Dakar — L'exploitation désordonnée du sel est de nature à remettre en cause les acquis obtenus en matière de lutte contre la salinisation des terres au Sénégal, a prévenu, mercredi, Jean Henri Bienvenue Sène, enseignant-chercheur à l'Institut des sciences de l'environnement (ISE), à Dakar.
"La question qui est en train de remettre en cause tous les efforts fournis dans le cadre de la lutte contre la salinisation des terres, c'est l'exploitation du sel. Le sel n'est pas censé être exploité partout. Et il y a un risque réel de contamination de terres qui ne sont pas du tout salées", a-t-il averti.
L'exploitation "désordonnée" du sel "est une source de salinisation", a soutenu M. Sène à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'environnement, sur le thème : "La restauration des terres, la désertification et la résilience à la sécheresse".
Une cérémonie dédiée à la protection de l'environnement s'est tenue à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, sous l'égide du ministère de l'Environnement et de la Transition écologique.
Jean Henri Bienvenue Sène a évoqué aussi, à cette occasion, la question de l'acétification des terres dans le delta du Sine-Saloum (centre-ouest) et en Casamance (sud).
"Nous avons un problème qui s'ajoute à la salinisation ici au Sénégal, c'est l'acétification des terres, dans le delta du Sine-Saloum notamment", a-t-il-dit.
M. Sène signale que ce phénomène "peut entraîner une chute de la productivité, une perte de la biodiversité et une augmentation de la vulnérabilité des producteurs, particulièrement chez les femmes du Sine-Saloum".
Il peut se traduire par le "déplacement de certaines populations", a-t-il ajouté en parlant encore de ce phénomène désignant la transformation de certaines substances organiques en acide acétique.