Séoul, grand producteur de composants électroniques, veut diversifier ses sources d'approvisionnement. La question a été au coeur d'un sommet Corée du Sud-Afrique.
Après la Chine, le Japon et l'Inde, c'était au tour de la Corée du Sud d'organiser son premier sommet avec l'Afrique.
Devançant de peu la Chine, la Corée du Sud reste le premier producteur mondial de circuits intégrés, ces composants électroniques à base de métaux semi-conducteurs qui entrent dans la fabrication des ordinateurs et téléphones portables.
Si le pays a du mal à s'implanter économiquement sur le continent, l'Afrique reste une source d'approvisionnement en minerais stratégiques pour ses grandes entreprises, comme Samsung et LG Electronics.
Les tensions géopolitiques créent des incertitudes
Et cela, le président Yoon Suk Yeol l'a rappelé lors de son discours d'ouverture du sommet. Il a surtout mis l'accent sur la nécessité de diversifier les approvisionnements face aux tensions géopolitiques dans le monde.
"Le rôle de l'Afrique a fait l'objet d'une attention particulière, car l'incertitude de la chaîne d'approvisionnement mondiale augmente en raison des risques géopolitiques récents. J'espère que la coopération mutuellement bénéfique en matière de ressources sera élargie, en établissant des partenariats avec des pays africains clés pour les minerais essentiels, et par le biais du partenariat pour la sécurité des minerais", estime le président Yoon Suk Yeol.
Selon la Cnuced, l'Afrique possède plus d'un cinquième des réserves mondiales dans une douzaine de métaux essentiels à la transition énergétique, comme le cobalt, le manganèse, le graphite ou le cuivre.
Des dizaines d'accords signés
Le continent pourrait donc devenir un des grands fournisseurs des producteurs de puces électroniques sud-coréens.
Les grandes entreprises du pays ont d'ailleurs noué, ces dernières années, des liens avec des compagnies minières présentes sur le continent.
Au total, ce sont près de 50 accords qui ont été signés entre la Corée du Sud et les pays africains lors de ce premier sommet.
Selon le ministère coréen de l'Industrie, ces accords visent à élargir la coopération bilatérale dans les domaines des réacteurs modulaires avancés à petite échelle, de l'électricité, des énergies renouvelables, des minerais et des projets d'infrastructure.
"L'Afrique est un partenaire important pour la Corée du Sud dans la réalisation de ses progrès industriels. La coopération avec l'Afrique n'est pas un choix, mais une nécessité", a pour sa part déclaré Kim Tae-hyo, chef adjoint du bureau présidentiel de la sécurité nationale.
Le président sud-coréen regrette cependant que "malgré son énorme potentiel, l'Afrique ne représente que 1 à 2 % du commerce et des investissements de la Corée du Sud".