La dette mondiale atteint des nouveaux records, culminant à 97 000 milliards de dollars pour 2023, selon un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Dans les pays en développement, la dette publique augmente deux fois plus vite, ce qui empêche de nombreux investissements, notamment dans la transition écologique.
La situation est particulièrement alarmante en Afrique, seul continent où la dette augmente plus vite que le PIB. Le paiement des intérêts auprès des créditeurs représente près de 10% des revenus des États en Afrique. Une situation qui a pour conséquence première d'empêcher que l'argent dépensé pour rembourser la dette ne soit investi.
Les États en développement rendus plus vulnérable
L'architecture financière internationale est ainsi faite que la dette de ces États en développement est plus vulnérable aux chocs extérieurs comme l'ont été le Covid ou, aujourd'hui, la guerre en Ukraine. Cela pèse sur leurs investissements en faveur du climat, pourtant indispensable pour atteindre les objectifs des accords de Paris. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ces pays doivent faire passer le niveau actuel de leurs investissements climatique de 2 à 7% de leur PIB.
Un véritable cercle vicieux
Les États africains, notamment, sont ainsi poussés à emprunter davantage avec des taux d'intérêt qui peuvent exploser lors des crises et, du coup, creuser leur dette. Les pays en développement empruntent 61% de leurs besoins de financement à des créditeurs privés. Un schéma qui devient un cercle vicieux. Négocier avec tous ces créditeurs aux intérêts différents est un poids supplémentaire quand leurs dettes doivent être restructurées.