Malanje (Angola) — Le ministre de l'Énergie et de l'Eau, João Baptista Borges, a annoncé mardi, à Malanje, que la signature de l'accord bilatéral entre l'Angola et la Namibie pour le début de la construction de la centrale hydroélectrique de Baynes (AHB) sera paraphée en septembre de cette année.
João Baptista Borges a donné cette garantie à l'issue d'une rencontre avec son homologue namibien, Tom Allweendo, qui a eu lieu à la centrale hydroélectrique de Laúca, dans la municipalité de Cacuso.
Selon le gouvernant, l'accord bilatéral sera paraphé par les chefs d'État des deux pays, scellant ainsi l'engagement mutuel d'exécuter le projet mentionné, qu'il considère comme vital pour étendre le réseau électrique et promouvoir les échanges énergétiques non seulement entre l'Angola et La Namibie, mais aussi avec d'autres pays de la SADC, dont l'Afrique du Sud et le Botswana, avec lesquels la Namibie est déjà interconnectée.
Cette rencontre sera précédée d'une autre entre le ministère de l'Énergie et de l'Eau de l'Angola et celui des Mines et de l'Énergie de la République de Namibie.
João Baptista Borges a souligné que lors de la réunion, le modèle de financement public avait été approuvé, mais qu'il devait encore être soumis à l'examen des chefs d'État.
« S'il s'agit d'un financement public, nous aurons un an pour mobiliser des sources de financement à des conditions favorables pour réaliser ces travaux le plus rapidement possible, sachant que 16 ans se sont écoulés depuis que les deux Etats ont décidé de construire le projet », a-t-il ajouté.
Concernant la valeur du projet, il a dit que l'estimation initialement convenue d'un milliard 375 millions de dollars américains reste inchangée, affirmant que le coût final dépendra du résultat de l'appel d'offres public pour embaucher la société d'exécution.
Les dépenses seront partagées par les deux pays, vu que chacun bénéficiera d'environ la moitié de la capacité de production.
Par ailleurs, le gouvernant a indiqué que la réunion a décidé de conclure d'urgence l'étude d'impact environnemental, au moment où l'Angola a déjà pris la décision d'achever la route qui reliera le Port de Namibe à la localité de Baynes, en passant par Yona, une section fondamentale pour le démarrage du projet.
À son tour, le ministre des Mines et de l'Énergie de la République de Namibie, Tom Allweendo, a réaffirmé que la mise en oeuvre de Baynes permettra d'étendre le réseau au marché de la SADC et de stimuler le développement économique et industriel des pays de la région.
Il a souligné que, compte tenu du prix actuel de l'électricité, les deux parties ont jugé viable de financer le projet avec des fonds publics plutôt que privés.
La réunion bilatérale entre les ministres de l'Énergie et de l'Eau de l'Angola et le ministre des Mines et de l'Énergie de la République de Namibie avait pour objectif d'analyser l'étude de faisabilité environnementale, technique et économique du projet Baynes, le modèle de mise en oeuvre et le plan de réinstallation des communautés.
La réunion a abouti à la signature d'un accord préalable à la mise en oeuvre.
Historique du projet hydroélectrique de Baynes
Le barrage binational de Baynes sera construit sur le fleuve Cunene, à la frontière internationale avec la République de Namibie, à environ 48 kilomètres en aval des chutes d'Epupa, à 200 kilomètres de Ruacaná, où le fleuve traverse les gorges de Baynes.
Le projet consistera en un barrage en béton compacté au rouleau, d'une hauteur de 200 mètres, d'une longueur de couronne de 25 mètres, d'une longueur de réservoir de 40 kilomètres et d'une zone inondée de 58,15 kilomètres carrés à un niveau de stockage complet.
La centrale de production du barrage principal aura une puissance de 860 MW, avec 4 unités de 215 MW, 430 MW pour l'Angola et 430 MW pour la Namibie, assurant l'intégration de l'AHE Baynes dans les réseaux énergétiques nationaux des pays respectifs, à travers le réseau d'intégration régionale Angola/Namibie (ANNA).
Un barrage de régulation est également prévu, où seront installées une centrale électrique de 3 unités de 7 MW chacune, totalisant 21 MW de puissance, ainsi qu'une zone inondable (« empreinte » du réservoir), s'étendant sur environ 6 kilomètres en amont.
Le mur du barrage sera utilisé simultanément comme passage routier reliant le corridor routier occidental de l'Angola et de la Namibie.