Agé de 23 ans, S.M. a comparu à la barre de la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Banfora, mardi 28 mai 2024, pour des faits de viol et tentative de viol. Le prévenu a reconnu les faits, mais a soutenu bec et ongle qu'il n'est pas parvenu à atteindre ses objectifs, avoir les rapports sexuels avec la victime à qui il a tendu un guet-apens. Lorsqu'il lui a fait la proposition d'avoir des relations intimes avec elle, la victime, a-t-il laissé entendre à la barre, a refusé. Sentant le danger, elle trouve un alibi qui va lui permettre de s'extirper des griffes de son bourreau et prendre la clé des champs.
Une course s'engage entre eux dès que la victime a détalé. Plus rapide, S.M. rattrape la petite fille après une distance parcourue d'environ 150 mètres. C'est alors que la victime alerte les passants et autres riverains avec des cris bien poussés qui viendront à son secours. Et c'est ainsi qu'elle a été sauvée et son bourreau maîtrisé et remis aux forces de l'ordre, selon son récit à la barre. Convaincu de la culpabilité de S.M. dans cette affaire de viol, le Parquet a néanmoins souhaité que le Tribunal soit clément avec lui lorsqu'il va être amené à fonder sa décision.
Cette réquisition est motivée par la qualité de délinquant primaire et le jeune âge du prévenu. Afin de lui permettre de se réinsérer dans la société, le Parquet a formulé une peine d'emprisonnement ferme de 2 ans et une amende de 600 000 F CFA assortie de sursis. Le Tribunal quant à lui, a reconnu S.M. coupable des faits à lui reprocher et l'en a condamné à une peine ferme de 12 mois de prison avec une amende de 500 000 F CFA de sursis.
Il arnaque sa conquête et disparaît avec sa motocyclette
Né en 1996, B.A. est un repris de justice condamné à 12 mois de prison dont six ferme et à une amende assortie de sursis de 500 000 FCFA par le TGI de Bobo-Dioulasso en 2023 pour vol. S.M. quant à lui, est un tenancier de boutique à Lémouroudougou (Banfora). Berger chargé de la garde des boeufs d'un propriétaire de parc à bétail à Kiribina au secteur 13 de Banfora, B.A. a solidairement comparu avec le boutiquier, mardi 28 mai 2024, devant les juges de la Chambre correctionnelle du TGI de Banfora pour des faits de vol et de recel de quatre boeufs au préjudice de l'employeur de B.A. En effet, le vol porte sur un boeuf vendu par le berger au boutiquier.
A la barre, B.A reconnaît avoir volé et vendu un seul boeuf au boutiquier. S.M. reconnaît aussi avoir acheté des mains de B.A. un seul boeuf à 190 000 F CFA qui s'en était déclaré propriétaire. Deux mois après la vente du boeuf, B.A. abandonne le reste du troupeau dont il avait la garde pour se retrouver à Bobo-Dioulasso où il se la coulait douce. Quelques temps de belle vie, il est sans argent. C'est alors qu'il eut l'idée de jouer un tour à une de ses conquêtes, S.F. cette dernière est une servante dans un bar de la ville de Sya.
Le bouvier, pour avoir la confiance de la fille, lui commande un poulet accompagné de boisson. Aussitôt la commande servie, B.A. s'empresse de solliciter l'engin de S.F. au motif d'aller chercher un ami dans une gare routière de la place. Après une hésitation, elle finit par accéder à la requête de son « bienfaiteur ». Des heures passent et repassent, les appels téléphoniques se multiplient, B.A. n'est toujours pas de retour. Pire, il ne décroche plus entre temps les appels de S.F.
Et c'est lorsqu'elle a changé de numéro, qu'elle a réussi à le joindre, mais trop tard. B.A. était déjà à Solenzo dans la province des Banwa (région de la Boucle du Mouhoun. Pour l'expédition de l'engin de Solenzo à Bobo-Dioulasso, il lui demande un transfert de 10 000 F CFA. Acculé par les appels téléphoniques, B.A. éteint son téléphone et reste injoignable. Pendant ce temps, le propriétaire du boeuf volé avait demandé le concours des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).
Pour l'avoir, les VDP passent par une fille de joie travaillant dans un maquis qu'il fréquentait pendant son séjour à Banfora. Très rapidement, il mort à l'hameçon et donne sa position et son itinéraire à la fille en question, mais déclare être en panne de carburant et serait en train de pousser la moto pour y arriver. Immédiatement, les VDP se mettent en branle et vont l'épingler et le remettre aux forces de l'ordre, puis déféré par la suite. A la lumière des débats, le procureur a requis contre B.A. un emprisonnement ferme de trois ans et une amende d'un million F CFA assortie de sursis.
En outre, le parquet a souhaité la révocation du sursis de janvier 2023 des six mois de prison et de l'amende de 500 000 F CFA. A l'encontre de S.M., le Parquet a requis son renvoi des fins de la poursuite, au bénéfice du doute. Dans son verdict, le Tribunal a suivi le parquet et a estimé que le préjudice subi par la victime porte sur un seul boeuf. Par conséquent, S. M. a été relaxé tandis que B.A. a été condamné à 42 mois d'emprisonnement ferme et à une amende de 1,5 million F CFA dont 1 million FCFA assortis de sursis.