Le public madrilène a salué la "puissance" et la "représentativité" du film "Banel et Adama" de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata Toulaye Sy, présenté à la salle Berlanga, en ouverture de la 12e édition du festival "Ellas son cine".
Le public, en majorité féminin, est venu regarder le long métrage qui raconte sous forme de conte une histoire d'amour d'un jeune couple peulh de Podor, au nord du Sénégal.
"Au-delà de la splendeur visuelle, c'est la mise en scène de cet amour qui nous impressionne et nous émeut. Nous sommes honorés d'ouvrir le festival [Ellas son cine] (Elles sont cinéma en espagnol) avec une oeuvre aussi puissante et représentative", a dit, mardi soir, la présidente de la fondation "Mujeres por Africa", María Teresa Fernández de la Vega, initiatrice de l'évènement.
"C'est un film très fort qui peint une réalité et met en avant le rôle de la femme africaine", a-t-elle ajouté, saluant le travail de la réalisatrice franco-sénégalaise.
Selon la présidente de la fondation, première femme vice-présidente d'un gouvernement espagnol, c'est ce travail important que mènent les femmes d'Afrique qu'elle a constaté lors de son premier voyage sur le continent, qui l'amène à vouloir les soutenir à travers sa fondation créée depuis 2012.
Pour la réalisatrice et écrivaine Inès Paris, Ramata Toulaye Sy a fait "un travail intéressant" car "c'est un film important, dense et fabuleux".
"C'est un film à plusieurs entrées, où on peut avoir plusieurs interprétations par exemple sur la condition sociale, la liberté de la femme, le mystique dans l'histoire, etc.", a-t-elle souligné.
Ramata Toulaye Sy est à la fois "forte et dangereuse" pour s'être battue pour son amour.
Le film qu'elle compare à "une tragédie Shakespearienne" a pour, Inés Paris, une perspective inattendue que personne n'imaginait.
"Je suis écrivaine et je sais combien il est difficile de caractériser un personnage. Ramata Toulaye Sy a réussi la prouesse de faire évoluer le personnage de Banel dans une direction qu'on ne devinerait pas", a-t-elle expliqué.
Le public composé en majorité de jeunes a salué l'esthétique du film qui suit le coeur battant de Banel et s'est retrouvé cette dénonciation du changement climatique.
Il verra aussi les films "The Bride" de la Rwandaise Myriam Uwiragiye Birara, celui "Animalia" de la Marocaine Sofia Alaoui, de la Camerounaise Rosine Mbakam intitulé "Mambar Pierrette" et "Les filles d'Olfa" de la Tunisienne Kaouther Ben Hania jusqu'à Samedi.