Le ministre du Contrôle d'Etat, de la Qualité du service public et de la Lutte contre les antivaleurs dans l'administration publique, Jean-Rosaire Ibara, accompagné de l'ambassadeur de l'Union européenne au Congo, Giacomo Durazzo, a effectué, le 6 juin à Brazzaville, une descente au commissariat central de police de la Tsiémé, à Talangaï, dans le cadre de la mise en oeuvre du projet Police plus, lié à professionnalisation des services de police.
Au commissariat central de police de la Tsiémé, le ministre Jean-Rosaire Ibara et l'ambassadeur Giacomo Durazzo sont allés faire un constat de terrain, prélude à la réhabilitation de ses infrastructures. Le projet Police plus, géré par l'expert français Hervé Le Pennec, est mis en oeuvre par l'organisation non gouvernementale Expertise France. Il est financé à cinq millions d'euros et s'exécutera dans trois commissariats centraux pilotes : Tsiémé et Djoué, à Brazzaville, et à Pointe-Noire.
L'objectif est d'accompagner l'Etat congolais dans la promotion du respect des droits humains auprès des forces de police, en prévenant toute forme de torture, de traitement dégradant ou inhumain. Il proposera un meilleur accueil aux interpellés, apportera plus de professionnalisme lors de dépôt de plainte et s'assurera ultérieurement de la meilleure prise en compte des victimes dont les femmes et les enfants.
« L'idée est de venir en format équipe Europe pour savoir ce qui se fait pour la réhabilitation des infrastructures. Ici, c'est un commissariat pilote et c'était intéressant de voir comment le programme a travaillé en étroite collaboration avec les autorités congolaises pour concevoir un nouveau type de commissariat qui répond plus aux exigences du public, de sécurité, de bien être des prévenus et des policiers », a indiqué Giacomo Durazzo.
Ce projet Police plus agira sur trois composantes, à savoir la surveillance et le contrôle de la chaîne pénale, la rénovation d'infrastructures pour la mise en place d'un modèle de commissariats pilotes ainsi que la formation et le mentorat des forces de l'ordre afin de consolider les capacités de la police dans le respect des droits humains.
L'avantage sera donné à l'amélioration de la pratique quotidienne de l'activité policière et au renforcement de son rôle dans la chaîne pénale afin d'améliorer l'accès des citoyens à la justice. Une attention spécifique sera portée aux femmes victimes de violences et à la problématique transversale des inégalités de genre.
« L'idée du projet, c'est la préservation des droits de l'homme, les conditions des détenus. Il faut restaurer la prise en compte humaine dans les lieux de détention. Donc, on va rénover les toilettes, en les agrandissant, et les cellules, en informatisant avec les systèmes de vidéos surveillance. On est tenu par les appels d'offres, on a l'étude du sol et on ne pourra pas commencer début octobre 2024. La fin des travaux est prévue pour 2026 », a signifié Hervé Le Pennec. Au sujet du recyclage des cadres de police, l'expert français qui oeuvre pour ce projet a promis la formation des formateurscar les relais seront pris par la partie congolaise.
Signalons que lors du lancement de ce projet, le 13 juin 2023, le ministre de l'Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local, Raymond Zéphirin Mboulou, rappelait qu'« aucun gouvernement au monde ne peut demander à sa police de maltraiter les contrevenants à la loi. Le Congo est un pays où les droits de l'homme sont respectés ».