Burkina Faso: Crises récurrentes au sein de la FBF - Pitié pour le football burkinabè!

C'est un nouveau coup dur pour le football burkinabè! En effet, les arbitres qui dirigent les matchs de football, ont annoncé leur retrait de toutes les compétitions organisées par la Fédération burkinabè de football (FBF) et ce, jusqu'à nouvel ordre.

C'est dans une correspondance adressée, le 31 mai dernier, au président de la Fédération, que l'Union nationale des arbitres du Faso (UNAF) et l'Amicale des arbitres du Faso foot (AMAF) l'ont annoncé. Quant aux raisons qui ont conduit à cette prise de décision, je retiens, après avoir parcouru la lettre des deux organisations des arbitres, qu'il s'agit, principalement, d'une affaire d'argent.

En effet, l'UNAF et l'AMAF réclament, entre autres, le paiement de la prise en charge des formateurs des jeunes arbitres et des préparateurs physiques, celui des frais de déplacement pour des matchs ayant connu plus de difficultés à se jouer. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les arbitres sont dans leur droit de réclamer leur dû, et je ne peux les blâmer pour cela.

Je note seulement que c'est une décision qui est lourde de conséquences. Pour cause : le championnat national de première et de deuxième division, qui se retrouve ainsi privé d'un de ses acteurs incontournables, sera contraint, une nouvelle fois, à l'arrêt.On croyait pourtant être sorti du bourbier dans lequel les deux premiers arrêts, aussi longs que préjudiciables pour les acteurs, avaient plongé le championnat national.

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Une crise majeure qui avait opposé des clubs de ligue 1 et de ligue 2, au président de la Fédération, et qui a même fait craindre une saison blanche en championnat.

Les protagonistes gagneraient à mettre de l'eau dans leur vin

Maintenant que les protagonistes ont finalement accordé leurs violons, grâce notamment à des médiations de personnalités du pays, pour sauver ce qui pouvait encore l'être, cette nouvelle crise survient pour replonger une nouvelle fois, les joueurs, leurs clubs et supporters dans l'incertitude. C'est une situation fort regrettable qui vient mettre à nu les vrais problèmes de notre football et qui le maintiennent toujours dans un état embryonnaire s'il ne régresse même pas.

Ces problèmes bien connus, demeurent les mêmes: arriérés de salaires des acteurs jusqu'aux joueurs, une balance des recettes presque toujours déficitaire, peu de ferveur des supporters autour des matchs du championnat, etc. Tous ces faits cités sont, en fait, liés, et l'un explique, de façon logique, l'autre.Tout cela traduit un manque de vision holistique pour notre football.

Et, quand je regarde tout ça, j'ai de la peine, et j'ai envie de crier « pitié pour le football burkinabè! » En effet, notre football n'a pas du tout besoin de ces dissensions et rivalités de coépouses qui n'en finissent pas. Je sais que l'argent constitue le nerf de la guerre. Mais les acteurs, que dis-je, les protagonistes gagneraient à mettre de l'eau dans leur vin, à s'entendre pour l'intérêt du football national qui, je le rappelle, est loin d'être dépourvu de talents.

La preuve, les Etalons cadets viennent de remporter le tournoi de l'UFO-B U17 qui s'est disputé au Ghana, devant la Côte d'Ivoire. Il y a vraiment de la matière. Il suffit d'un minimum de moyens et de vision pour la développer et le niveau de notre football s'en trouvera rehaussé.

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