Cameroun: Après une série de meurtres, situation sécuritaire dégradée au Nord-Ouest anglophone

Au Cameroun, dans la région anglophone du Nord-Ouest, l'appel, il y a un mois, de l'ancien séparatiste en exil «Capo Daniel», à cesser les hostilités, n'est visiblement pas suivi d'effets sur le terrain. Cette semaine, un conseiller municipal d'une commune du département de la Menchum a été tué mercredi 7 juin sur la route entre Wum et Bamenda. C'est le quatrième agent public, élu ou fonctionnaire, tué dans la région en moins de trois semaines. Des acteurs de la société civile locale parlent d'une situation générale dégradée ces dernières semaines sur le plan sécuritaire pour les habitants.

Le 20 mai, le maire de Belo et un inspecteur de l'éducation nationale sont tués sur la route d'un événement pour la fête de l'unité nationale. Le 22, un docteur vétérinaire, Dr Aku Joseph Gwe, président de l'association culturelle de Kejom Kekou, aussi appelé, Big Babanki, est enlevé à son domicile, puis retrouvé mort le lendemain. Le 26, une attaque à la grenade dans un bar de Bamenda fait deux morts et une quarantaine de blessés.

Samedi dernier, c'est un délégué départemental au sport du département de Donga Mantung qui est abattu. Et mercredi, c'est Mathias Che Bang, un conseiller municipal de Zhoa succombe sur la route entre Wum et Bamenda. Des violences parfois sans aucune revendication.

Pas de responsabilités

Fon Nsoh coordinateur de l'ONG Community Initiative for Sustainable Development (COMINSUD), basée à Bamenda : « C'est très, très difficile à comprendre. Nous sommes maintenant confrontés à beaucoup de complexité. Parfois, nous attendons de voir ceux qui sont impliqués dans ces meurtres pour en expliquer les raisons. Mais certaines attaques surviennent sans que personne en assume la responsabilité ou dise ne pas en être responsable. »

Du côté des autorités locales, il n'y a pas de réaction systématique. Amadu Tarnteh, directeur exécutif de l'organisation Conscience Africaine regrette le silence de la part de Yaoundé : « Chaque fois qu'un tel événement se produit, le gouvernement devrait publier un communiqué clair, mener une enquête appropriée et s'assurer que les auteurs de ces actes sont arrêtés et poursuivis en justice. S'il ne le fait pas, cela perpétue le règne de l'impunité. Lorsque le gouvernement reste silencieux, il encourage les auteurs à continuer ».

Dans les trois communes de Bamenda, le préfet de la Mezam a récemment interdit la circulation des motos-taxis la nuit. Un groupe armé a surenchéri, menaçant tout véhicule sortant le soir. Mercredi en fin de journée, un taxi a été incendié, des coups de feu tirés, provoquant la panique des riverains.

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