En République démocratique du Congo, près de trois semaines après ce que les autorités ont qualifié de « coup d'État étouffé dans l'oeuf », les auteurs présumés de cette attaque sont jugés à partir de ce vendredi à Kinshasa. Ils doivent comparaître devant le tribunal militaire de Kinshasa/Gombe pour l'attaque de la résidence du responsable politique Vital Kamerhe et du palais de la Nation.
Depuis les évènements du 19 mai dernier, peu d'information avaient circulé sur les arrestations. Difficile de savoir combien de personnes étaient mise en cause pour ce coup de force. Désormais, c'est officiel, la liste compte 53 noms. 53 prévenus qui sont tous poursuivis pour les mêmes charges : attentat, terrorisme, détention illégale d'arme de munition de guerre, tentative d'assassinat, association de malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme.
Selon nos informations, les accusés ont été détenus un temps par les renseignements militaires, l'ex-Demiap, avant d'être transféré à l'auditorat général des forces armés qui a donc décidé de l'ouverture de ce procès en audience foraine. « Une opacité de la procédure », dénoncée par l'avocat et militant des droits de l'homme Jean-Claude Katende qui espère que le procès permettra aux Congolais de connaitre la vérité.
Parmi les accusés, on retrouve Marcel Malanga, le fils de Christian Malanga, chef présumé du commando mort le 19 mai dernier. Et plusieurs ressortissants de nationalités étrangères : des Américains comme Benjamin Zalman Polun et Taylor Thomson.
Il y a aussi le Belge Jean-Jacques Wondo. Ce spécialiste des questions militaires collaborait depuis plusieurs mois avec l'agence nationale des renseignements (ANR). Il est notamment poursuivi pour association de malfaiteurs. Selon l'accusation, il aurait fourni à Christian Malanga un moyen de transport, rapporte notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi. Sa famille considère qu'il s'agit d'une humiliation et appelle à l'intervention du président de la République. L'audience de ce jour sera principalement consacrée à l'identification des prévenus.