Madagascar: Concours Slam - JLRHI - Luciana et Mandrindra représenteront la ville du Pain de sucre

La journée locale du réseau d'honnêteté et d'intégrité organisée par le service de l'Éducation et de prévention du Bureau Indépendant Anti-Corruption d'Antsiranana s'est tenue à la grande maison de la Communication et de la Culture Banja mercredi 5 juin dernier.

Le concours de slam était au menu. Dans la catégorie A, cinq facultés et instituts ont répondu présents à la compétition, tandis que dix lycées et collèges ont été classés dans la catégorie B. «Le détournement de biens publics » a été le thème proposé par les initiateurs de l'événement. Alors chaque compétiteur doit constituer ses rimes devant les jurys durant 3 minutes 59.

Puisqu'ils étaient tous à la hauteur, les postulants n'ont pas facilité la tâche des membres du jury... Après la délibération, deux demoiselles, Mosesy Luciana, étudiante en deuxième année à la Faculté de Droit, Economie et Science Politique de l'Université d'Antsiranana, et Mandrindra Rakotoarivony du Lycée Catholique Saint Joseph, représenteront leur localité à l'épreuve finale qui aura lieu à Antananarivo.

Ces deux lauréates ont fait chavirer le public avec leurs mots bien cadencés contenant des messages qui font secouer positivement des têtes. Elles incarnent la jeunesse consciente, celle qui dit non à l'injustice... Luciana Mosesy, une slameuse assez connue par les adeptes de la poésie urbaine, a pu résumer en 3 minutes 45, la dépense folle, la gabegie financière, ainsi que la lenteur administrative qui sont les principales sources du déficit budgétaire à Madagascar.

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Cette étudiante de 20 ans a également attiré l'attention de l'assistance infligeant un bon punchline « il est où l'argent, il est où ? », un refrain de Christophe Maé (Il est où le bonheur) qu'elle a emprunté dans sa prose. Pour sa part, Mandrindra Rakotoarivony séduit les membres du jury avec son mode vestimentaire reflétant la femme malgache fière et insoumise. Ses vers bastonnent aussi les hauts fonctionnaires de l'État corrompus.

« Les voitures aux plaques rouges sont uniquement destinées à transporter du personnel, malheureusement, ce n'est pas le cas », la jeune demoiselle de 17 ans fait allusion aux abus perpétrés par les dignitaires de ce pays. Oui, le slam, à part son caractère artistique, est un moyen idoine pour dire ce que l'on pense, de ce que l'on voit, et surtout ce que l'on ressent.

En effet, les Slameurs n'ont pas besoin d'aller au bord de la mer pour puiser leur inspiration. La société est la source de leur idée créatrice. Pour ce faire, le Bureau Indépendant Anti-Corruption aiguillonne les benjamins afin que ceux-ci osent dire non à toutes sortes de corruption. Apparemment, le message est passé. En somme, la journée locale du réseau d'honnêteté et d'intégrité est plus qu'un concours de slam, c'est une sensibilisation !

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