Au Gabon, parmi les 1000 recommandations du dialogue national inclusif tenu à Libreville au mois d'avril dernier, il y a la suspension des partis politiques. Deux mois après, cette recommandation reste très contestée. Les partis politiques estiment que les participants au dialogue ont pris une décision exagérée parce qu'elle viole la charte de la Transition et les autres lois. Au-delà de la contestation, l'Union nationale, le parti de l'actuelle présidente du Sénat, a décidé de relancer ses activités.
Le parti a publié une note d'orientation à l'attention des militants priés de poursuivre leurs activités comme si rien n'était.
Dans sa note d'orientation, l'Union nationale demande à ses militants de continuer tranquillement les activités habituelles. Ils sont priés de poursuivre les adhésions, l'installation des cellules et autres activités relatives à l'implantation du parti à travers tout le pays.
Jeanine Taty Koumba, présidente de l'Union nationale, soutient que cette posture ne viole aucune loi de la République : « Les activités des partis politiques sont régies par des textes de loi. Donc, à partir du moment où il n'y a aucun texte de loi qui interdit les activités des partis politiques, nous estimons que nous sommes dans la légalité, c'est-à-dire que nos activités peuvent continuer jusqu'à ce qu'il y ait des textes qui disent le contraire. »
Les participants au dialogue national inclusif ont par ailleurs estimé que le Gabon compte trop de partis : 102 formations politiques pour une population d'environ 2 millions d'habitants. Ils ont donc suggéré de regrouper les partis en quatre grands blocs. Une proposition inadmissible pour l'Union nationale. « La liberté d'association est reconnue par la loi, on ne voit pas pourquoi on devrait nous enfermer dans des groupes ou des blocs qui, pour nous, n'ont pas de sens. »
Les recommandations du dialogue national doivent être transformées en texte de loi. Ce qui n'est pas encore le cas à ce jour.