Sédhiou — Le Projet d'appui à la stratégie nationale pour l'équité et l'égalité de genre (PASNEEG) a procédé, jeudi, à Djinany (Sédhiou, sud), à la clôture d'une série d'activités de sensibilisation sur des thématiques liées aux violences faites aux femmes et aux filles.
Ces activités organisées en partenariat avec le Comité d'appui et de soutien au développement économique et social (CASADES), une ONG locale, ont démarré mardi dans la commune de Madina Wandifa, par une causerie sur les Violences basées sur le genre (VBG).
La commune de Koussy a abrité mercredi la même activité à laquelle ont pris part 20 couples sous forme de niche, renseigne un document remis à la presse.
La coordinatrice du PASNEEG), Awa Nguer Fall, a précisé que ces séries d'activités sont organisées sous forme de causeries, sketch théâtraux et dialogues axés sur les thématiques liés aux violences basées sur le genre dans les ménages.
L'objectif, a-t-elle souligné, consiste à asseoir au niveau local des mécanismes qui vont concourir à mettre les femmes et les filles à l'abri de toutes formes de violences notamment sexuelles.
Mme Fall a estimé que ce dialogue communautaire est une tribune pour échanger avec les populations afin de recueillir leur ressenti et leur perception sur les grossesses précoces, les mariages d'enfants mais particulièrement sur le viol pour mieux consolider les acquis.
Elle a listé plusieurs actions réalisées dans la commune de Djinany parmi lesquelles figurent l'installation des forages améliorés, l'adduction d'eau et la création de blocs maraîchers pour alléger les conditions de vie des femmes dans cette bande frontalière avec la Gambie.
L'Imam Sankoug Cissé de Koussy a dénoncé ces violences faites aux femmes, estimant qu'il est nécessaire d'encourager la communauté à faire la dénonciation pour diminuer les cas de viols et autres types de violences faites aux femmes et aux filles.
Il a évoqué les conceptions patriarcales et sexistes qui tentent d'asseoir une légitimation de la violence pour assurer la domination masculine.
"L'acceptation de la violence dans un couple et sa pratique comme moyen acceptable pour résoudre un conflit est une action inhumaine", a estimé l'imam Cissé.
Les femmes, a poursuivi le guide religieux, sont souvent jugées coupables d'attirer la violence par leurs comportements alors que la plupart du temps l'homme est auteur de ces faits.
Le Projet d'appui à la stratégie nationale pour l'équité et l'égalité de genre (PASNEEG), financé par le gouvernement Italien, est mis en oeuvre par le ministère de la Famille et des Solidarités. Il vise à renforcer et à consolider les efforts du gouvernement dans la promotion et la protection des droits des femmes et des filles.
Il vise également à renforcer l'environnement juridique, social, économique et budgétaire des femmes et des filles afin d'éliminer le phénomène des violences faites aux femmes et aux filles à travers l'implication de la communauté, a expliqué sa coordonnatrice Awa Nguer Fall.