Sénégal: Dr cheikh Tidiane Dieye, au lancement des opérations pré-hivernage communautaires à Keur Massar - «La question des inondations n'est pas seulement techniques, mais communautaire...»

La Journée de mobilisation citoyenne, qui s'est déroulée le mardi 04 juin 2024 à Keur Massar, a été un véritable succès, soulignant l'importance de la participation communautaire dans la lutte contre les inondations, selon les autorités.

L'ONAS, en collaboration avec l'ONG International Budget Partnership (IBP) et ses partenaires, ont lancé les opérations pré-hivernage communautaires, avant-hier mardi à Keur Massar, pour impliquer et sensibiliser les populations sur la préservation et la gestion des ouvrages de drainage des eaux de pluie, en présidence du ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dièye.

Revenant sur sa visite de terrain, pour constater l'état d'avancement des travaux des ouvrages de drainage des eaux de pluie dans la banlieue dakaroise, Dr Cheikh Tidiane Dièye a insisté sur le fait que la problématique des inondations n'est pas seulement une question technique ou scientifique, mais sociétale qui nécessite l'implication de tous les citoyens. «La question des inondations n'est pas une question technique, ce n'est pas une question de géographes, de météorologues, de climatologues, d'urbanistes ou de spécialistes des cadastres. C'est une question communautaire, une question de société. Pour résoudre ce problème, toute la communauté doit se mobiliser», a-t-il déclaré.

APPROCHE COMMUNAUTAIRE, COORDINATION ET SYNERGIES ENTRE DIFFERENTS MINISTERES, POUR MIEUX GERER LES INONDATIONS

Il a souligné que le ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement seul ne peut pas résoudre ce problème complexe. La mutualisation des efforts, la coordination et les synergies entre les différents ministères et les communautés locales sont essentielles. C'est pourquoi la présence des leaders religieux, (musulmans et représentants de l'Eglise), des associations de quartier, des jeunes et des volontaires, lors de cette journée, a été particulièrement saluée.

Dr Cheikh Tidiane Dièye a insisté sur l'importance de changer les comportements, notamment en évitant de jeter des ordures dans les canaux et de construire sur les voies naturelles de ruissellement des eaux. «Nous approchons de la fête de la Tabaski et nous savons tous comment cela se passe. En général, des gens jettent les abats et les déchets animaux dans les canaux, obstruant ainsi tout ce que nous avons déjà fait. Je lance un appel pour que nous évitions ce type de comportement», a-t-il ajouté tout en remerciant chaleureusement les partenaires internationaux et locaux.

Pour sa part M. Malène Niang, le Directeur exécutif de l'ONG IBP, plaide pour une meilleure prise en charge des communautés. Pour «nous, les communautés doivent s'impliquer davantage et nous voulons avoir une dynamique citoyenne forte et constructive. Toutes nos connaissances empiriques sur l'assainissement et les inondations des communautés seront partagées avec les services déconcentrés et autorités en charge de la question comme recommandations, pour des solutions durables. Et connaissant l'engagement du ministre et de ses directeurs que ces recommandations seront bien prises en compte», a indiqué Malène Amadou Niang qui rappelle qu'il en est sa troisième édition.

Le Directeur général de l'ONAS a exprimé sa satisfaction et promet d'impliquer les communautés pour une meilleure résilience, avant d'annoncer une batterie de projets en cours de réalisation pour un meilleur cadre de vie.

Se prononçant sur la visite de plusieurs départements de la région de Dakar, le ministre Cheikh Tidiane Dieye a souligné l'importance de voir la situation de près, au-delà des rapports reçus au bureau. Le bassin de la zone de captage joue un rôle central dans cette stratégie de lutte contre les inondations, en raison des grandes quantités d'eau provenant de Grand-Yoff et de la zone des Libertés.

«Il y a deux ans, le bassin avait cédé en raison de sa faible capacité de stockage, limitée à 170.000 m³ d'eau. Dans le cadre du projet ANFA, une reprise complète du bassin a été effectuée. Ce projet comprenait le reprofilage et la restauration des murs de soutènement, augmentant ainsi la capacité de stockage à 250.000 m³. Un mur supplémentaire a également été ajouté, permettant d'emmagasiner 70 000 m³ d'eau supplémentaires», a laissé entendre Dr Cheikh Dieng, DG de l'ONAS, devant le ministre.

Il ajoute qu'un système de pompage a été intégré, permettant de vider le bassin lorsque celui-ci atteint sa capacité maximale, en évacuant l'eau vers les réseaux jusqu'à la station de pompage de Hann. Ce dispositif a été déterminant pour sauver toute la zone, depuis la zone de captage jusqu'au parc de Hann, autrefois dévastée par les inondations.

UNE NOUVELLE STATION DE POMPAGE L'EVACUATION DES EAUX ET AMELIORER SIGNIFICATIVEMENT LES CONDITIONS AUTOUR DE L'HOPITAL DE PIKINE, DU LYCEE ET DU CAMP MILITAIRE

La mobilité des personnes et des ambulances transportant les malades sur la route de l'hôpital de Pikine a toujours été un problème durant l'hivernage. Lors de son déplacement samedi, le chef de l'État a lancé un projet de construction d'une nouvelle station sur le site, avec un système de refoulement. «Thiaroye, une localité durement touchée par les inondations ces dernières années, a vu la mise en place d'infrastructures cruciales pour atténuer ce problème récurrent. Dès le début de l'année, un plan ambitieux a été mis en oeuvre pour installer une station de pompage destinée à accélérer l'évacuation des eaux et à traiter la nappe phréatique par un système de barbacane. Ce système vise à améliorer significativement les conditions autour de l'hôpital, du lycée voisin, et d'une partie importante du camp militaire», renseigne Madické Cissé, Directeur de la Prévention et de la Gestion des Inondations.

L'ARRONDISSEMENT DE SANGALKAM, NOUVEL EPICENTRE DES INONDATIONS

Le nouvel épicentre des inondations semble être l'arrondissement de Sangalkam. Dans le quartier non aedificandi de Darou Salam de Niague, l'eau des pluies s'étend à perte de vue, engloutissant des centaines de maisons, remplacées par des typhas depuis plus de trois ans. C'est le désarroi total, d'après les habitants qui veulent être ramenés au sec.

Le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, face aux populations, a tenu un langage de vérité en indiquant que la situation est difficile, mais que des efforts seront déployés pour les soulager, en cas d'inondation.

Une machine de pompage, installée depuis l'année dernière, commence à subir les effets de la rouille, ce qui a irrité le ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement, qui s'en est insurgé. «Je reviendrai dans les meilleurs délais pour vérifier si les instructions ont été suivies et respectées. Incha'Allah, je serai à vos côtés pendant l'hivernage, pour observer et soutenir les efforts sur le terrain», a-t-il conclu. Avant de donner un délai, jusqu'au 15 juin, pour la fin des travaux des ouvrages dans certaines localités et la fin du curage des canaux dans d'autres.

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