Sur initiative du ministère de l'économie, du plan et de la coopération, l'Unicef en collaboration avec l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a procédé jeudi au lancement du rapport sur l'enquête de la pauvreté multidimensionnelle des enfants au Sénégal. Mené à travers la technique MODA, ce rapport mettant à nu une pauvreté accrue des enfants, aborde celle-ci à travers des spécificités de la pauvreté des enfants contrairement à la pauvreté des adultes.
Un rapport sur l'analyse de la pauvreté multidimensionnelle des enfants, a été lancé jeudi 6 juin à Dakar. Cette étude réalisée en 2019 par l'agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) en rapport collaboration avec l'Unicef, à travers la méthode MODA adopte une approche holistique de la pauvreté et des privations et permet l'analyse des multiples facettes du bien-être des enfants pour différents groupes d'âge. « C'est une initiative salutaire qui concerne le ministère de l'économie, du plan et de la coopération en général et en particulier du point de vue technique il y a eu vraiment la collaboration avec l'agence nationale de la statistique et de la démographie qui a fourni les données, qui également a mis en place les ressources humaines qui ont travaillé en rapport avec l'Unicef pour en tout cas aborder la pauvreté multidimensionnelle », a expliqué Souleymane Diallo, directeur général de la planification des politiques économiques.
Emboitant le pas au directeur général de la planification, Souleymane Diallo, directeur général de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) précise en ce qui lui concerne, « C'est une analyse de la pauvreté qui est différente de celle que nous avons l'habitude de faire qui est l'analyse de la pauvreté basée sur l'aspect monétaire pour lequel un seuil de pauvreté est défini et tous ménages pour lesquels les personnes qui sont en dessous de ce seuil en termes de défenses sont considérés comme des pauvres y compris les enfants... »
« Mais cette approche novatrice qui est fondée sur un ensemble de privations sur un ensemble de dimensions qui sont au nombre de sept : l'éducation, la santé, la nutrition, le logement, la protection de l'enfant participent à mieux voir quelles sont les conditions de vie de l'enfant et également comment est-ce qu'on pourrait améliorer ses conditions de vie », a mentionné le directeur général de l'ANSD.
D'après lui « dans cette méthodologie, est considéré comme pauvre un enfant qui a une privation dans quatre dimensions dans l'ensemble des sept qui sont considérées. Et cela permet à l'ensemble acteurs d'avoir un socle de convergence qui leur permet de trouver des solutions.» Sur ce point précis, indique Albert Ewodo Ekani, « Nous comptons nous asseoir avec le comité technique pour reparcourir à ces recommandations et sur la base de ces recommandations établir un plan de travail opérationnel qui nous dira pour chaque recommandations quelles sont les actions à mener... », a fait valoir le représentant adjoint de l'Unicef au Sénégal.
En effet, les principaux résultats de l'étude de la pauvreté pour la population totale des enfants au Sénégal relèvent que 97,9% des enfants souffrent de privation. En désagrégeant par ailleurs, les indices de pauvreté multidimensionnelle selon le milieu de résidence, l'étude montre que le taux de privation multidimensionnelle des enfants en milieu rural est plus élevé que celui des enfants en milieu urbain avec un taux de 66,5 sur 28,1%...