Madagascar: Flux financiers illicites - Blanchiment de capitaux et fraude fiscale en tête de liste

Les capitaux issus de la fraude fiscale et du blanchiment d'argent sont en tête de liste des fonds illégaux en circulation sur le territoire national.

L'argent n'a pas d'odeur, mais il laisse des traces. Madagascar est un terrain propice pour les fraudeurs et les blanchisseurs de capitaux de toutes sortes. Le service de renseignement financier sonne régulièrement l'alarme à ce sujet. « Les fonds, qu'ils viennent de l'extérieur ou de l'intérieur, sont sujets au blanchiment. En outre, il existe des cas de fraudes fiscales et de fraudes douanières. Chaque année, l'État perd des milliards d'ariary à cause de ces pratiques », déplore le directeur général du Samifin, Mamitiana Rajaonarison.

Depuis au moins trois ans, son organisation s'efforce de traquer ces capitaux mal acquis. L'immobilier, les transports, le commerce, même les quincailleries, tout se passe sous les yeux de tous. Ce sont des secteurs où les fonds illicites sont blanchis. L'immobilier, en particulier, a prospéré comme jamais au cours de la dernière décennie, y compris pendant la pandémie. Alors que d'autres secteurs économiques étaient au ralenti pendant cette période, l'immobilier a connu une croissance continue. Le nombre de constructions augmente chaque jour, que ce soit dans la capitale ou dans d'autres villes.

Hausse constante

Le rapport annuel d'activités du Samifin fait état de flux financiers illicites s'élevant à 3 340 milliards d'ariary, des chiffres astronomiques qui ne cessent de croître chaque année. Par rapport à 2022, il y a eu une augmentation d'un millier de milliards d'ariary. D'après ce rapport, la Grande île a enregistré 2 390 milliards de flux financiers illicites en 2022, des chiffres supérieurs de 27 % à ceux enregistrés en 2021. Et ainsi de suite, chaque année, de nouveaux flux financiers illicites sont recensés.

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Face à cette hausse constante des capitaux mal acquis enregistrée chaque année, le Samifin ne baisse pas les bras. Mardi, ce service a organisé un atelier de formation sur la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Cette lutte ne pourra pas se faire sans une synergie entre les institutions publiques responsables. « Nous ne pouvons pas réussir sans un échange efficace d'informations entre ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre le blanchiment d'argent. Que ce soit la police, la gendarmerie ou le bureau indépendant de lutte contre la corruption, chacun doit contribuer et partager les informations cruciales », a confié le directeur du Samifin à la presse.

Une autre solution pour lutter contre les flux financiers illicites est également l'inclusion financière.

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