Centrafrique: Des caisses du musée Barthélémy Boganda retrouvent la lumière et le public

En Centrafrique, c'est un véritable trésor patrimonial qui vient de retrouver la lumière : une dizaine de caisses, cachées dans des salles du musée Barthélémy Boganda au temps fort de la crise. Elles contiennent un millier d'objets précieux qui retracent l'histoire de la République centrafricaine. Pendant la crise militaro-politique de 2013, ce musée a été pillé à l'exception des collections cachées. Ces caisses ont finalement été ouvertes fin mai par une équipe de l'UNESCO en partenariat avec le ministère des Arts et Culture. À Bangui, les inventaires et la restauration des objets se poursuivent.

Dans la salle polyvalente du musée Barthélémy Boganda, invités et visiteurs ont les yeux braqués sur les dix caisses descellées après une décennie. Les caisses sont ouvertes, posées sur des tables, en partie couvertes de poussières et de toiles d'araignées. L'attention de tout le monde est plongée dans ce millier d'objets riches et variés. Abel Kotton est le directeur du musée Barthélémy Boganda.

« Tous ces objets sont précieux. Il y a des animaux empaillés. Ce crocodile de 6 mètres de dimension, a été tué en 1975 et pèse 120 kilos. On a enlevé la chair pour y mettre de la paille. Nous avons différents instruments de musique traditionnelle de la RCA. Il y a plusieurs collections de marmites et de canaris traditionnels. De l'autre côté, il y a des nattes traditionnelles et des chaises longues traditionnelles. En face, c'est le lit du feu empereur Jean Bedel Bokassa 1eᣴ. Dans cette caissette, vous trouverez tous les stylos utilisés par le président Barthélémy Boganda à l'époque. »

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Visiteurs émus aux larmes

Certains visiteurs émus versent des larmes. On retrouve également parmi ces collections des trônes des chefs coutumiers, des masques, des pipes, des statuettes ou encore des manuscrits. « Ce sont des objets qui proviennent des traditions des communautés. Ces objets incarnent des messages importants pour l'histoire, pour l'avenir et pour notre jeunesse. Un peuple sans culture est un peuple perdu. Ce n'est pas une histoire à négliger. Ces objets font aujourd'hui notre force. Ils construisent notre identité de tous les jours », explique Franck Landamo Kibasa, conservateur des oeuvres d'art.

Inauguré en 1966, le musée Barthélémy Boganda a été pillé en 2013. La première phase de réhabilitation a été financée grâce aux Fonds d'urgence pour le patrimoine de l'Unesco à hauteur de 50 millions de Francs CFA.

▶ L'Unesco a doté le musée Boganda d'appareils modernes et une vingtaine de cadres sont formés pour la numérisation de ces objets. Le musée Barthélémy Boganda représente aujourd'hui une partie vivante et matérielle de l'histoire du peuple centrafricain selon Dodé Houehounha, expert de l'Unesco.

C'est le musée national de la RCA. Avec la crise sécuritaire, un certain nombre d'objets ont été mis dans des caisses. L'idée, c'est de pouvoir redonner vie à ce musée.

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