Afrique: Akinwumi Adesina, président de la BAD - « Nous emmenons l'Afrique au monde »

Les investissements dans les infrastructures en Afrique sont moins risqués que dans n'importe quelle autre partie du monde ; L'Afrique, deuxième région du monde à la croissance la plus rapide, offre d'énormes opportunités d'investissement. La 10e édition du débat Invest Africa s'est ouverte dans le

prestigieux Guildhall de la City de Londres par une discussion informelle entre le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, le Pdg d'Africa Finance Corporation, Samaila Zubairu, et le ministre d'État britannique chargé du Développement et de l'Afrique, Andrew Mitchell, qui a mis en exergue une série d'opportunités d'affaires intéressantes sur l'ensemble du continent.

Selon un communiqué de presse, M. Adesina s'est adressé à plus de 200 investisseurs africains en lançant un vibrant appel en faveur du commerce et de l'investissement en Afrique : « Les infrastructures sont essentielles au commerce. La Banque a investi 50 milliards de dollars en Afrique au cours des huit dernières années. C'est l'investissement le plus important parmi toutes les institutions. Il n'y a plus aucun projet que la Banque ne puisse financer, et c'est une Afrique différente. Nous emmenons l'Afrique au monde et amenons le monde en Afrique ».

M. Adesina a ajouté qu'il était important de détruire certains mythes et stéréotypes. « L'Afrique n'est pas plus risquée que n'importe quelle autre partie du monde. Il est important de donner aux gens la confiance nécessaire pour investir. C'est pourquoi la Banque soutient les investisseurs. ».

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M. Adesina a souligné que selon une étude réalisée en 2020 par Moody's Analytics, l'Afrique présentait le plus faible risque de défaut de paiement en matière d'infrastructures par rapport à ses pairs. « Le fait est que l'Afrique est le continent le moins

défaillant, avec un taux de défaut de paiement de 1,9 % seulement, comparé à l'Europe de l'Est (12,4 %), à l'Amérique latine (10,1 %), à l'Amérique du Nord (6,6 %) et à l'Asie et à l'Europe de l'Ouest (4,6 %) ».

Selon lui, il faut réformer les agences de notation de crédit pour qu'elles transmettent les bonnes perceptions du risque réel de l'Afrique n'est donc plus un luxe, mais une nécessité absolue. Cela permettra de réduire les coûts du service de la dette et de dégager des financements supplémentaires pour la transformation structurelle de l'Afrique. M. Adesina a appelé l'Afrique à se doter de sa propre agence de notation pour évaluer les risques sur le continent.

Sur la question d'actualité du financement climatique, M. Adesina a affirmé que le changement climatique était le plus grand risque pour l'Afrique et que le continent avait besoin de 277 milliards de dollars pour l'adaptation au climat : « Quelque 40 % de tous nos prêts sont consacrés au financement climatique et avec le Centre mondial pour l'adaptation, nous mettons en oeuvre le Programme d'accélération de l'adaptation en Afrique (Aaap) qui mobilise 25 milliards de dollars pour l'adaptation au climat -- le plus important programme de ce type au monde. Nous finançons également des projets d'énergie renouvelable tels que le programme « Desert to Power », le plus grand projet d'énergie solaire au monde. D'ici à 2030, nous fournirons de l'électricité à 300 millions de personnes ».

Samaila Zubairu, président d'Africa Finance Corporation (Afc), a précisé que son organisation mettait également en place des projets d'énergie renouvelable, dont la reforestation, et utilisait des programmes d'assurance pour réduire les risques des fonds de pension. M. Mitchell, en tant que modérateur du débat, a indiqué que le gouvernement britannique augmentait ses investissements dans l'adaptation au climat en Afrique pour les porter à 1,5 milliard de dollars d'ici à 2026.

Le débat Invest Africa a été ouvert par Mark Simmonds, président du Conseil consultatif d'Invest Africa. Il a rappelé que l'Afrique était la deuxième région du monde avec la croissance la plus rapide et qu'il y avait « une réelle progression des fonds de capital-risque en Afrique, en particulier dans les domaines de la Fintech, de l'Edtech et des plateformes numériques ».

Pour Karen Taylor, présidente exécutive d'Invest Africa, le débat concerne le leadership de l'Afrique sur la scène internationale : « L'Afrique est en train de prendre une place déterminante dans le monde. Son rôle dans l'énergie à l'échelle planétaire et dans une économie mondiale revitalisée est important. »

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