Ile Maurice: La police en possession d'une liste pour les traquer

Mercredi, les policiers ont procédé à l'arrestation d'Aboo Samud Nohur, 50 ans. Ce dernier, un habitant de rue Plateau, Goodlands, opérait comme dentiste dans la même région alors qu'il n'a ni qualifications ni enregistrement auprès du «Dental Council». De tels usurpateurs seraient nombreux.

Selon les informations recueillies, cela faisait des années qu'il faisait ce business sans en être inquiété et a même été pris en flagrant délit, mercredi, alors qu'il «consultait» une patiente. Une cinquantaine de flacons d'anesthésie locale (NldR, : de la lidocaïne) ont aussi été saisis, le même jour, par les policiers, dans le «cabinet» de l'imposteur.

Ils seraient plusieurs faux dentistes à opérer ainsi à Maurice. Quel est leur mode opératoire ? Comment fonctionnent-ils ? C'est la question que se posent les observateurs. Selon nos informations, ces faux dentistes sont, à la base, des aides dentistes ou des dentist technician/mecanics.

«Ils passent des années à travailler avec de vrais dentistes où ils apprennent le métier sur le tas pour ensuite ouvrir leur propre cabinet. Ils n'ont aucune notion de la dentisterie, ne connaissent rien sur les dents et mettent également les patients à risque», explique le Dr Sailesh Bissumbhur, le président de l'Ordre des dentistes.

Car l'hygiène est sérieusement compromise dans ces pseudos cabinets vu qu'ils ne disposent d'aucun moyen de stérilisation des instruments. De ce fait, ajoute-t-il, les infections sont récurrentes pour les personnes qui se rendent chez un faux dentiste.

%

Ce qui pousserait certaines personnes à recourir à ces imposteurs reste principalement les prix. S'il faut, par exemple, débourser Rs 2 000 pour se faire arracher une dent chez un dentiste qualifié et reconnu, les faux dentistes, eux, peuvent demander Rs 300 à Rs 350. «Or, il ne faut pas juste se focaliser sur les prix bas. Ces dentistes sans permis ne savent même pas, dans la plupart des cas, extraire des dents ou préparer une dent pour un plombage», soutient le Dr Bissumbhur.

Ces faux dentistes peuvent se fondre dans la masse car il n'y a aucun contrôle sur l'achat des chaises médicales, par exemple. Pour ce qui est des substances médicamenteuses, ils ont deux astuces.

Soit ils se font livrer par des représentants médicaux avec qui ils entretiennent de bonnes relations. Soit ils se font aider par des dentistes enregistrés, qui leur donnent aussi des prescriptions et des reçus certifiés afin que les patients puissent percevoir un remboursement d'assurance médicale. «En contrepartie, ces dentistes qualifiés reçoivent de ces faux dentistes une somme d'argent conséquente qui dépasse, par moment, les Rs 50 000 mensuellement, pour services rendus.»

L'Ordre des dentistes estime qu'il y aurait une vingtaine de ces faux dentistes, qui opèrent à travers le pays, et que la police a déjà en sa possession une liste. Des actions sont en cours, explique-t-on du côté de la force policière. Le président de l'Ordre des dentistes demande au public de rapporter tout cas suspect de faux dentiste en exercice. «Les gens peuvent aussi se tourner vers le Council pour s'enquérir si la personne est enregistrée à notre niveau. La traque des faux dentistes est primordiale pour nous car cela nous aide à assurer un bon service à la population. Ainsi, depuis mars, nous travaillons en collaboration avec la police sur ce dossier.»

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.