Ile Maurice: Les mesures annoncées par le ministre sont floues

Agro-industrie

La culture protégée est la première mesure annoncée par Renganaden Padayachy lors de son discours budgétaire hier. Rs 50 000 de grant ou don pour la construction de deux fermes sous serre. 50 % de subside pour l'achat de fertilisants; 75 % de subside pour l'achat de semences de pomme de terre, d'oignon, de carottes, d'ail, de haricots et de pomme d'amour, entre autres.

Aussi, allocation d'un million de roupies pour l'achat d'une serre pour la culture hydroponique, et Rs 10 millions pour le Britannia Organic Centre. Des aides conséquentes donc pour la production bio, qui sont néanmoins accompagnées par des incitations à utiliser les fertilisants chimiques !

Sinon, des mesures de stockage, de routes dans les champs de thé notamment. Justement, les planteurs de thé auront droit au duty free - le montant n'est pas spécifié - pour l'acquisition d'un «double-cab», d'allocation d'hiver de Rs 450 au lieu de Rs 250 par kilo et d'autres compensations. Les planteurs de cannes, eux, auront droit à une allocation augmentée de Rs 50 000 à Rs 60 000 par arpent s'ils n'abandonnent pas leur culture. Maigre incitation pour ne pas convertir le terrain en immobilier !

Pour encourager les éleveurs locaux, une allocation de Rs 225 000 est prévue pour l'importation de vaches, cabris, cochons et moutons destinés à la reproduction. Des allocations qui connaissent de petites hausses notamment pour couvrir les soins vétérinaires, mais le subside pour l'achat de nourriture animalière connaît une bonne augmentation de 33 %. Les apiculteurs auront une allocation de Rs 200 000 pour la clôture et Rs 30 000 pour les caméras de surveillance solaires.

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Environnement

Pour combattre les inondations, les pluies torrentielles, la montée du niveau de la mer, le ministre Padayachy a des solutions mais ne prévoit pratiquement aucune mesure de prévention, ce que regrette Joanna Bérenger. Pourtant, le ministre reconnaît, même tardivement, que nos plages se vident de leur sable à chaque cyclone et que nos côtes s'érodent doucement mais sûrement. Quelles mesures propose-t-il ? Du colmatage et en déshabillant St Pierre pour habiller St Paul, soit en creusant les lagons pour en retirer du sable et les remettre sur nos plages décharnées.

«Grosse catastrophe», s'écrient en choeur Joanna Bérenger, du MMM, et Stefan Gua, de Rezistans ak Alternativ. Coût de ces travaux titanesques ainsi que d'autres constructions de drains sur la terre ferme : Rs 300 milliards ! Et d'où les sortira-t-il ? D'un Levy qui sera ponctionné des entreprises réalisant des profits de plus de Rs 50 millions par an et conservé dans un Climate and Sustainability Fund. Ce qui posera, selon Stefan Gua, un problème de gouvernance puisque le secteur privé, de même que des donateurs privés, contrôleront probablement ce nouveau fonds.

Les autres mesures de «colmatage» de l'environnement : des fermes coralliennes surveillées par des caméras vidéo ! Des fermes d'ostréiculture seront lancées mais, dit le ministre des Finances, surtout parce que ces petites bêtes agissent comme de véritables purificateurs de l'océan. Il ne dit pas que c'est pour donner du business à certains entrepreneurs. Dans la foulée, Renganaden Padayachy parle de compagnies privées qui auront des contrats pour nettoyer nos plages mais surtout pour enlever les algues et en faire du fertilisant.

Une autre mesure n'est pas trop claire : celle annoncée au paragraphe 240 : «Removing the levy on PET bottles for fully biodegradable plastic bottles.» On ne comprend pas trop si la taxe sera abolie sur les bouteilles en plastique ou si elle ne frappera pas les bouteilles en plastique entièrement biodégradable.

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