En Côte d'Ivoire, le Conseil national des Droits de l'Homme attire l'attention des pouvoirs publics sur la recrudescence constatée cette année (entre septembre 2023 et juin), du nombre de cas de grossesses précoces en milieu scolaire. Le CNDH, recense 4.600 grossesses, ce qui représente une hausse de 26% par rapport à l'année scolaire passée, indique cette organisation dans un communiqué. Bineta Diagne.
Premier constat, ce phénomène touche surtout les régions de la Nawa et du Tonpki, dans l'ouest. Cela concerne des adolescentes âgées de 12 à 18 ans. Les conséquences sont considérables : recours à des avortement clandestins, abandon des études pour certaines, rejet par la famille pour d'autres.
Selon le Conseil national des Droits de l'homme (CNDH), ce phénomène s'explique en partie par la pauvreté, notamment, dans les grandes villes de l'intérieur du pays, où des adolescentes sont souvent détachées de leur foyer familial.
« Lorsque vous discutez avec ces jeunes filles, elles vous disent 'j'avais faim'... , nous explique Yapi Léonce Adon, le directeur des programmes et des études au CNDH. Quand il y a défaillance au niveau de la famille, ça entraîne des conséquences. » Livrées à elles-mêmes et privées de ressources, les jeunes filles doivent se « débrouiller ».
Le CNDH préconise de meilleures conditions dans les écoles. « Il faut que l'État fasse des efforts et ouvre des cantines scolaires. Et pourquoi pas des internats ?», poursuit Yapi Léonce Adon.
En 2013, les autorités ont lancé une « campagne zéro grossesse en milieu scolaire » pour sensibiliser les jeunes et leurs familles.