Centrafrique: Le service de traumatologie de l'hôpital communautaire de Bangui à l'arrêt

En Centrafrique, il n'y a plus d'interventions chirurgicales au service de traumatologie de l'hôpital communautaire de Bangui depuis deux semaines. De nombreux patients avec des fractures sévères ne sont pas pris en charge et certains se voient obligés de recourir à des traitements traditionnels. La raison : l'unique médecin traumatologue du pays a décidé de suspendre ses services après des attaques sur les réseaux sociaux.

Bertrand Tekpa dénonce des attaques à répétition sur les réseaux sociaux. Des accusations selon lesquelles le professeur vendrait du matériel de traumatologie à des prix exorbitants pour son propre compte. Bertrand Tekpa attribue ces critiques à plusieurs cadres du ministère de la Santé qui voudraient selon lui nuire à sa réputation.

En conséquence, il a décidé de ne plus honorer l'accord qui le liait avec l'hôpital communautaire de Bangui pour la fourniture de broches. Du matériel utilisé pour stabiliser un membre après une fracture.

« Je ne vends plus mon matériel aux patients du public de l'hôpital communautaire, nous explique le professeur. C'est ce que j'ai dit à mon ministre et je m'excuse de la décision parce que je ne mérite pas ce traitement. L'État a prévu de donner du crédit au service de traumatologie pour son équipement, mais cela n'a jamais été fait. J'ai fait cela pour sauver les malades qui traînent dans mon service, parce que je ne peux pas faire autrement. Voilà maintenant je deviens une cible du ministère. »

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A Bangui où l'on enregistre près de 250 accidents graves chaque mois, les personnes victimes de traumatisme, ne savent plus vers qui se tourner.

Dans le salon de sa maison, Brigitte est allongée sur une natte. A ses côtés, sa mère essaie de consolider sa fracture de la jambe droite avec des soins traditionnels. « J'ai passé près de dix jours à l'hôpital sans bénéficier d'une intervention chirurgicale par manque d'implants, raconte Brigitte. Plusieurs patients internés à mes côtés étaient dans la même situation. Alors que mon état s'aggrave de jour en jour, ma mère a décidé de me faire sortir pour recourir au traitement traditionnel. »

Pour l'instant le ministère de la Santé se réserve de tous commentaires.

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