Le 6ème Congrès provincial USFP/Taza s'est tenu, dimanche, au théâtre de Taza Al Olya sous la présidence du Premier secrétaire, Driss Lachguar.
Dans son intervention lors de ce congrès placé sous le thème « Une dynamique forte pour la reconstruction », Driss Lachguar a tenu, en premier lieu, à adresser ses vifs remerciements aux habitants de la ville de Taza pour leur soutien à la cause palestinienne en condamnant l'agression israélienne, rappelant le grand rassemblement tenu dans ce lieu à l'époque où l'Algérie défendait ses terres et comment le Maroc et les Marocains, sous le règne de Feu Mohammed V, ont soutenu matériellement et moralement la résistance populaire algérienne.
Faisant savoir à ce propos que «je ne peux m'adresser aux gouvernants algériens depuis cette région frontalière sans rappeler la position exprimée par la France de Charles de Gaulle à l'époque où le mouvement de libération nationale en Algérie luttait pour l'indépendance et où nos citoyens, en particulier dans cette région orientale, soutenaient tous la résistance algérienne.»
Driss Lachguar n'a pas manqué de rappeler que Feu Mohammed V, à qui la France avait proposé à l'époque la réintégration des terres marocaines auparavant annexées à l'Algérie, a refusé tout dialogue ou discussion sur le sujet avant l'indépendance de l'Algérie pour préserver son unité. Aujourd'hui, l'Algérie combat tout ce qui concerne l'unité et la souveraineté du Maroc sur l'ensemble de son territoire».
Par ailleurs, le Premier secrétaire a abordé certaines questions d'actualité qui suscitent des interrogations de la part des citoyens. Il a évoqué le remaniement gouvernemental qui a été retardé principalement à cause de la déclaration du chef du gouvernement qui attend que les partis formant la coalition terminent leurs affaires organisationnelles et élisent leurs dirigeants.
Driss Lachguar a, dans ce sens, indiqué : «On peut se demander où est l'Etat des institutions qui exige que jusqu'à ce que les orientations générales soient discutées et approuvées en Conseil des ministres, présidé par Sa Majesté le Roi, toutes les institutions du pays doivent attendre institutionnellement cette décision.
Malheureusement, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, malgré ses succès dans le domaine du football, a également utilisé la politique pour influencer les sentiments des citoyens.
Certains ont tenté d'exploiter le football à des fins politiques ou électorales. Aujourd'hui, nous réaffirmons cette mise en garde et rappelons au président de la Fédération Royale marocaine de football qu'il est temps de séparer le travail politique de toute exploitation politique ou électorale du football».
Dans le même contexte, le Premier secrétaire a poursuivi son allocution en affirmant : «Mais, M. Fouzi Lekjaa... dans le football, nous sommes d'accord, mais en politique, vous êtes en position de responsabilité et devez rendre des comptes.» Et de tonner : «Comment pouvez-vous donner les orientations générales : Nous en tant qu'opposition, nous avons soulevé que la question du financement durable de la protection sociale nous fait craindre que ce financement ne s'épuise, et que nous vivons des moments de vide.
Nous avons tiré la sonnette d'alarme par le biais de nos deux Groupes socialistes à la Chambre des représentants et à la Chambre des conseillers, mais le ministre délégué chargé des Finances et cette majorité nous ont répondu qu'il n'y a pas lieu de nous inquiéter. Pour nous rassurer, ils nous disent que le chômage est dû à la sécheresse, que les financements sont là.
Mais ce qui est dangereux cette fois-ci, c'est que vous avez parlé de la réforme fiscale qui a conduit à une augmentation des revenus de l'État de plus de cent pour cent, donc pas de crainte pour les fonds de couverture médicale ou de retraite ou de protection sociale. Ce qui confirme une chose, c'est que cette pression, que vous appelez réforme fiscale, concerne non seulement les investisseurs ou les petites et moyennes entreprises mais aussi les citoyens ».
Pour le Premier secrétaire, « nous avons vu les faillites que les entreprises ont subies ces dernières années, et lorsque nous parlons de faillite, nous parlons de chômage dont la cause n'est pas la sécheresse comme vous le prétendez. Ce n'est pas seulement le chômage dans le secteur agricole, mais ce fléau est dû aussi à la faillite des petites et moyennes entreprises, que vous n'avez pas épargnées des taxes.
En ce qui concerne la hausse du prix de l'essence malgré la baisse des prix du pétrole, Driss Lachguar a relevé qu'«aujourd'hui, nous savons que le prix de l'or noir a baissé à un certain niveau. Même en tenant compte de la taxe de l'État au prix international, nous devrions acheter de l'essence pour environ 7 dirhams ou 7 dirhams et demi, étant donné que la taxe sur chaque litre est de 2,40 dirhams.
Logiquement, si vous l'avez porté à 13,50 ou 13,70 dirhams selon les régions, et si la taxe est de 2,40 dirhams quand vous l'achetez sur le marché international à 5 dirhams, nous nous demandons aujourd'hui, alors que vous percevez 13 dirhams, quelle est la hausse de la taxe qui affecte le portefeuille des citoyens.
Nous savons que les grandes entreprises qui ont besoin d'essence et de pétrole l'obtiennent à partir de la distribution informelle, où il est connu que le citoyen paie entre 13 et 14 dirhams par litre, tandis que vous, grandes et petites entreprises, vous l'obtenez pour moins de 10 dirhams, ce qui signifie plus de pression sur le citoyen ordinaire, qui paie la taxe et en souffre.»
Le Premier secrétaire a souligné que, contrairement à la méthode du gouvernement qui ne s'adresse qu'à sa majorité, toutes les orientations générales qui passent par le Conseil des ministres, confirmées par Sa Majesté le Roi, devraient être discutées au sein d'une commission des finances conjointe entre la Chambre des représentants et celle des conseillers, et avec l'ensemble des acteurs de la scène politique.
Il a rappelé la lettre ouverte envoyée par un parti national au chef du gouvernement, à laquelle ce dernier a répondu par une campagne féroce en arguant que cela portait atteinte à l'État de droit et que le débat devait avoir lieu au sein des institutions.
Driss Lachguar a exprimé son étonnement : «Cette semaine, nous avons été surpris d'apprendre que ce gouvernement annonce que ses ministres et membres vont lancer une campagne nationale de dialogue dans diverses régions et provinces pour présenter leur bilan. Donc, vous qui vous êtes attachés aux institutions et à la Constitution, vous avez demandé à ce parti de s'y conformer, bien que la loi organique sur les partis et la Constitution permettent des initiatives des partis qui n'ont pas de chance de fonctionner.
Vous lui avez dit non, vous devez discuter avec nous au Parlement, alors par quel droit les ministres vont-ils mener une campagne électorale prématurée ? Comment ces ministres vont-ils mener cette campagne ? Utiliseront-ils les voitures de l'Etat et dans quelle section du budget incluront-ils ces dépenses ?»
Pour Driss Lachguar : « Ceux qui protestent et exercent une pression sur l'opposition devraient être interrogés... Vous, ministres du gouvernement, qui parcourrez des centaines de kilomètres pour rencontrer les citoyens, nous vous invitons à assumer vos responsabilités constitutionnelles et à parcourir quelques mètres de vos ministères jusqu'au Parlement pour répondre aux interpellations des parlementaires et interagir avec les questions de la société...
Ils ne prennent même pas la responsabilité de se présenter au Parlement depuis deux ans et demi. Un ministre de ce gouvernement n'a même pas mis les pieds au Parlement, et demain vous nous diriez qu'il s'agit de dialogues citoyens pour communiquer avec les citoyens.
La Constitution a organisé la manière dont ce dialogue doit se dérouler et cela commence par la séance de contrôle parlementaire où le chef du gouvernement doit se présenter à l'Hémicycle.»
Dans le même ordre d'idées, Driss Lachguar a souligné la nécessité pour les ministres de se présenter au Parlement, en s'adressant à l'audience : « Je vous invite à suivre la Chambre des communes britannique, l'Assemblée nationale française et le Parlement espagnol. Nous voyons toujours les chefs de gouvernement présents chaque semaine au sein de ces Parlements et le gouvernement doit répondre et clarifier. Malheureusement, les ministres du gouvernement actuel se refusent à une pratique de la politique via les canaux constitutionnels.»
Le Premier secrétaire a conclu son discours en faisant part de la nécessité d'assumer pleinement la responsabilité de s'ouvrir sur tous les citoyens. «Nous devons nous ouvrir sur toutes les compétences présentes à Taza, pour inciter les habitants de la ville à s'intéresser aux affaires publiques, nous devons, d'ici 2026, les préparer démocratiquement car ce sont eux qui doivent choisir leurs candidats au nom de l'USFP».