L'Aïd al-Adha, également appelée Tabaski dans une large partie de l'Afrique, sera célébrée le 16 juin en Côte d'Ivoire. Durant cette importante fête musulmane, on sacrifie un animal, le plus souvent un mouton. Et, comme chaque année, les pratiquants tentent d'acheter une bête au meilleur prix, même en cas d'inflation. Illustration au marché au bétail de Ferkessédougou, dans le nord du pays. Reportage.
Plus que quelques jours pour choisir son mouton : la Tabaski sera célébrée le dimanche 16 juin en Côte d'Ivoire. Et les marchés s'approvisionnent progressivement. Notamment à Ferkessédougou, ville du nord, où transitent les moutons du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Devant un enclos, les négociations y sont bien rudes. Alors les clients réfléchissent et comparent les prix. « Cette année, c'est un peu cher. Les années passées, les prix étaient un peu meilleurs par rapport à cette année-là. Il faut qu'il y ait des négociations », lance l'un d'entre eux.
Cette année, l'approvisionnement de ce marché a été plus lent que d'habitude.
Les vendeurs proposent des races locales, plus accessibles selon eux
Abdoulaye est originaire de Dori, au Burkina Faso. À cause de l'insécurité, ce vendeur a changé ses habitudes : « À l'époque, je partais moi-même chercher mes moutons. Mais avec la crise, j'ai trop peur d'y aller, parce que c'est dangereux pour nous, les commerçants : souvent, on nous arrête en cours de route. Parfois, on nous frappe, on nous dépouille... Maintenant, je préfère attendre ici et acheter les moutons auprès d'intermédiaires qui ont pu franchir ces routes grâce à des convois. »
Les vendeurs se sont donc adaptés : ils proposent désormais des races locales de moutons, plus accessibles, selon eux.
Moussa Bocoum, président de l'Organisation professionnelle des éleveurs de Ferkessédougou, explique : « Ici, les gens demandent beaucoup les races métissées. Sur le marché, les races métissées que vous allez voir sont moins chères. Nous allons voir des moutons à 110 000, 100 000, 80 000, même 60 000 [91 euros, Ndlr]. Alors que les races sahéliennes, c'est du 200 000 à 400 000 [environ 609 euros, Ndlr]. »
Chaque année, les besoins sont estimés entre 200 et 250 000 têtes de moutons sur l'ensemble du pays.