Congo-Brazzaville: Coupures d'eau et d'électricité - Le cauchemar des très petites entreprises

(Photo d'archives) électricité

Les ateliers de soudure, vulcanisation, de tôlerie, menuiserie, coiffure, buanderie ou pressing, les boulangeries, boucheries, les cybers... tournent au ralenti depuis octobre 2023 à cause des coupures intempestives d'eau et d'électricité. Cette situation a engendré la baisse des recettes et l'endettement chez les très petites entreprises(TPE), selon l'Observatoire congolais des droits des consommateurs(O2CD).

La plateforme O2CD a dévoilé, le 7 juin, les résultats de son enquête menée à Brazzaville sur l'impact des coupures d'eau et d'électricité sur les TPE locales. Cette enquête a ciblé douze branches d'activités (boucherie, soudure, buanderie, service de secrétariat et édition, tôlerie, boulangerie, vulcanisation, restauration, menuiserie, coiffure, hôtels, centres de santé) en raison de dix TPE par arrondissement. La fréquence des coupures varie, d'après la même source, entre 5 heures à 3 jours pour l'électricité et de 48 heures à 6 mois pour l'eau du robinet en fonction des quartiers.

Devant la presse, le secrétaire exécutif de l'O2CD, Mermans Babounga Ngondo, a expliqué la démarche de l'enquête qui peint la triste réalité des unités économiques qui constituent un amortisseur social. Ces TPE sont obligées d'engager des dépenses supplémentaires, à travers l'achat de bidons d'eau potable et de carburant pour faire fonctionner les générateurs. Il s'agit surtout pour l'O2CD de rappeler les obligations du contrat signé entre les opérateurs publics et les abonnés, d'analyser le rapport entre les revenus moyens annuels des opérateurs et les défis liés à l'entretien des réseaux.

L'état défectueux des installations est injustifié, selon cette organisation de la société civile. La rénovation des réseaux d'eau pourrait coûter environ 900 millions de francs CFA et celle des installations électriques 2 milliards FCFA, alors qu'en 2023, les deux opérateurs ont engrangé des revenus supérieurs, soit 8 milliards FCFA pour LCDE et 18 milliards FCFA pour l'E²C. « LCDE et E²C ont les moyens pour renouveler les équipements et mettre fin aux coupures », a lancé Mermans Babounga Ngondo.

L'étude de l'O2CD a formulé quelques pistes de solutions sous forme de recommandations à l'endroit notamment du gouvernement et des deux sociétés publiques. Le gouvernement est invité à réaliser l'audit financier de LCDE et E²C pour les exercices 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023, y compris demander aux deux opérateurs d'élaborer un plan d'urgence d'amélioration de la desserte en eau et en électricité à court, moyen et long terme.

L'O2CD suggère aux sociétés LCDE et E²C de réaliser des investissements qui conviennent pour améliorer la desserte en eau et en électricité avec les bénéfices engrangés en 2023, de suspendre le prélèvement des pénalités pour retard de paiement des factures, de prendre en charge avec diligence toutes les dépenses d'avaries des installations et le vol des installations intervenus avant les compteurs des clients...

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