Depuis trois ans, le Tribunal de paix de Mahagi en Ituri, est paralysé par un manque criant de juges, perturbant l'administration de la justice pénale. Les conséquences sont désastreuses, notamment des détentions prolongées et irrégulières pour la plupart des prisonniers, a constaté un reporter de Radio Okapi.
La prison centrale de Mahagi est dans un état déplorable. Adultes et enfants en conflit avec la loi sont entassés dans les mêmes cellules, aggravant encore la situation. Actuellement, 89 personnes, principalement des prévenus, y sont détenues dans des conditions difficiles. Parmi eux, 19 enfants devraient être dans des établissements spécialisés, mais ceux-ci sont occupés par des personnes déplacées.
Une récente visite conjointe de la Monusco et des autorités congolaises a révélé l'ampleur du problème : le Tribunal de paix de Mahagi ne dispose que d'un seul juge au lieu des trois nécessaires pour traiter les affaires pénales. Cette pénurie entraîne des retards judiciaires considérables, plongeant de nombreux détenus dans l'incertitude quant à leur sort, parfois pendant des mois.
La situation dans la prison est exacerbée par un manque d'eau et d'électricité, rendant les conditions de vie encore plus difficiles pour les détenus. Les activistes des droits de l'homme, lors d'une journée porte ouverte à Mahagi, ont vivement interpellé le gouvernement sur la nécessité de nommer d'urgence des juges pour cette juridiction et d'améliorer les conditions de détention, en insistant particulièrement sur la séparation des enfants des adultes.