On se rappelle de cette histoire plutôt rocambolesque. À la fin mai début juin 2004, une folle rumeur du décès de Paul Biya, président, avait couru, venant de nulle part. L'onde de choc a traversé le pays de toutes parts, allant même au-delà des frontières du pays. La psychose s'est emparée des plus sceptiques. Pendant près d'une semaine, elle s'était installée. Faute d'une déclaration officielle, l'imbroglio a pris le pas sur l'information.
La presse s'était mise aux trousses de la vérité sur cette curieuse information. Aussi, une équipe du quotidien Le Messager avait pris contact avec l'Hôtel Intercontinental de Genève en Suisse où logeait le président. La réponse était plutôt laconique : « Le président Paul Biya est un grand client chez nous, la nouvelle de sa mort ne pourrait pas se cacher. » L'opinion est restée dubitative.
Les yeux commençaient à se tourner vers Cavayé Djibril, président de l'Assemblée Nationale et successeur constitutionnel, lorsque le 9 juin 2004, à sa descente d'avion à l'aéroport de Yaoundé Nsimalen, Paul Biya, en chair et en os, lança : « Le fantôme vous salue. » Avec un message plein d'humour : « Des gens s'intéressent à mes funérailles. Je leur donne rendez-vous dans 20 ans. »