Au Mali, le Synabef annonce la libération de son secrétaire général, Hamadoun Bah, et met fin à la grève lancée le 6 juin. Également secrétaire général adjoint de l'UNTM, première centrale syndicale du Mali, Hamadoun Bah avait été placé sous mandat de dépôt mercredi dernier dans une affaire de conflit interne au Synabef. Mais les syndicats du pays dénonçaient une atteinte à la liberté syndicale. Hamadoun Bah reste poursuivi en justice.
Hamadoun Bah aura passé cinq nuits en prison. Mais la mobilisation de son syndicat et la grève qui a fortement touché les banques, assurances et les stations-essence du pays a finalement payé. Les autorités maliennes de transition ont-elles eu peur de ce mouvement social, qui pénalisait les usagers, l'économie nationale et menaçait de s'étendre à d'autres secteurs ? « Ils ont voulu éviter une grève de toute la centrale UNTM, qui aurait pu coûter très cher aux autorités actuelles », juge un cadre du syndicat.
Le Synabef, Syndicat des banques et assurances du Mali, a spécialement remercié l'implication de l'UNTM, la puissante centrale syndicale malienne dont le secrétaire général Yacouba Katilé s'est personnellement impliqué dans les négociations menées en coulisses pour obtenir la libération d'Hamadoun Bah.
Il reste inculpé pour « faux et usage de faux »
Yacouba Katilé avait personnellement rencontré le président de transition, le colonel Assimi Goïta, le jour même de l'arrestation de son « camarade » syndicaliste. De source proche du dossier, le colonel Assimi Goïta est lui-même intervenu auprès du syndicaliste qui avait attaqué Hamadoun Bah en justice, et qui a depuis retiré sa plainte, ainsi qu'auprès du ministre de la Justice.
La grève est donc levée et Hamadoun Bah libéré, mais sous contrôle judiciaire. Il reste inculpé pour « faux et usage de faux » et la procédure judiciaire se poursuit.