Congo-Kinshasa: Est du pays - La communauté humanitaire déplore l'intensification des violences contre les civils

Le coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), Bruno Lemarquis, exprime sa vive inquiétude face à la persistance de la violence et à la détérioration alarmante de la situation humanitaire dans l'Est du pays.

"Si cette violence persiste, elle risque d'aggraver encore davantage la situation humanitaire déjà précaire dans les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où plus de 900 000 personnes nouvellement déplacées ont été enregistrées entre janvier et avril 2024, portant le nombre de déplacés dans ces trois provinces à plus de 5,6 millions, pour un total de 7,3 millions dans le pays", a souligné Bruno Lemarquis.

Dans un communiqué du Bureau des Nations unies pour la coordination de l'aide humanitaire (Ocha) du 10 juin, en effet, la communauté humanitaire a déploré la poursuite des affrontements et l'intensification des violences contre les civils. "L'expansion des combats vers des zones considérées comme refuges pour les populations déplacées oblige ces dernières et leurs hôtes à des mouvements incessants qui les fragilisent en permanence", a regretté le coordonnateur humanitaire. Bruno Lemarquis a appelé " tous les groupes armés et leurs soutiens à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l'homme, en protégeant les civils, en garantissant un accès humanitaire sans entrave, et en permettant aux opérations humanitaires de se dérouler afin que les organisations puissent apporter une assistance vitale à la population dans le besoin".

Le coordonnateur humanitaire a encouragé le gouvernement et la SAMIDRC à augmenter la coordination avec les acteurs humanitaires pour prévenir tout risque d'incident contre les partenaires et assurer une meilleure protection des civils.

Des ressources pour la réponse humanitaire

L'Ocha a poursuivi, dans son communiqué, que la communauté humanitaire réaffirme son engagement à faire tout son possible pour mobiliser l'assistance nécessaire afin de soutenir la population affectée par cette crise. Relevant l'urgence de mobiliser des ressources supplémentaires, cette agence onusienne fait savoir qu'à ce jour, le plan de réponse humanitaire 2024 n'est financé qu'à 23%, avec seulement 590 millions de dollars américains reçus sur les 2,6 milliards requis. Malgré ces contraintes, la communauté humanitaire a réussi à apporter une assistance nécessaire à plus de 3,5 millions de personnes en RDC entre janvier et avril 2024. "Il est temps que tous les acteurs impliqués, ainsi que ceux qui ont une influence sur les parties au conflit, travaillent ensemble pour une désescalade immédiate des violences et un retour à un dialogue politique afin de trouver une solution durable au conflit.

Il est également important d'augmenter les efforts en vue de promouvoir des solutions durables pour les personnes déplacées dans les zones où les conditions sont réunies", a signifié Bruno Lemarquis. Il est, par ailleurs, indiqué que le nombre de victimes continue d'augmenter, notamment en raison des violences perpétrées par des acteurs armés. Au cours des cinq premiers mois de cette année, a informé Ocha, plus de 470 personnes ont été tuées dans la province de l'Ituri, précisément dans de violents incidents contre la population civile dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa. Aussi, a souligné le bureau, au moins 57 personnes ont été tuées lors des attaques perpétrées par les Forces démocratiques alliées dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, du 3 au 8 juin.

Toujours dans le Nord-Kivu, la crise du M23 a fait de nombreuses victimes depuis la reprise des affrontements en février. "En raison de l'intensité des combats, plusieurs organisations humanitaires ont dû suspendre leurs opérations à Kanyabayonga, au Nord-Kivu, affectant ainsi plus de 45 000 personnes déplacées depuis la deuxième quinzaine de mai. Et, au Sud-Kivu, le nombre de personnes fuyant la violence liée à cette crise ne cesse d'augmenter dans le territoire de Kalehe", a précisé Ocha.

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