Et plus grave, un repli identitaire béant et puant s'est formé autour de la personne de Samuel ETO'O, président de la Fédération Camerounaise de Football ( FECAFOOT).
Pour une communauté ethnique particulière, il n'est pas question de porter un regard critique sur le comportement somme toute séditieux de l'ancienne star des Lions indomptables du Cameroun. Aussi toute personne qui s'offre le luxe de ce crime de lese- majesté, est-elle prise en chasse par cette milice cybernétique "du village". Soit. Pour les sémioticiens, l'attitude de défiance de Samuel ETO'O ne devrait surprendre, pour un individu, capitaine des Lions indomptables du Cameroun, avait déjà, sans sourciller, refusé de prendre le drapeau des mains du Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon YANG. Nous sommes en juin 2014, pour le départ à la Coupe du monde de football au pays des Auriverdes. Tout un Premier ministre, chef du gouvernement, nommé par le président de la République, Paul BIYA ! Un drapeau remis au nom du peuple camerounais, et non au nom de Samuel ETO'O !
Et contre cet affront d'une arrogance qui frise le mépris pour les plus hauts gouvernants, l'État doit prendre des mesures qui s'imposent à son égard, ainsi qu'à l'encontre de ses lieutenants, selon les lois de la République . Nul n'est plus important que le Cameroun.
Le football peut même être retranché de nos sports conventionnels, et le Cameroun restera toujours.
Que vaut Samuel Eto'o même par rapport à Song Mbenguè son propre village ? Est-il plus important que tous ses habitants réunis ?
Les gens, certains, cyniquement, d'autres, par ignorance, se réjouissent de cet affront contre l'État, alors que c'est très dangereux lorsqu'un État est affaibli : c'est l'insécurité pour nous tous. Notre gouvernement n'est nullement exempt de tout reproche, mais personne de lucide ne devrait cautionner une défiance aussi égocentrique et ostentatoire contre lui. Sachons en toute chose, défendre ce qui nous est tous nécessaire et constitue notre commun patrimoine : la République du Cameroun .
Nous critiquons la gouvernance de nos dirigeants, certes, mais dans des proportions raisonnables, sans leur faire affront, sans intention de fragiliser, l'État, parce qu'un État fort est une garantie de sécurité et de paix pour nous tous. Ceux qui défient l'État aujourd'hui, et sont même encouragés par des personnes au-delà de tout soupçon, parce qu'accréditées du matériau nécessaire pour se démarquer de la doxa dans cette affaire à l'apparence anodine mais potentiellement tragique au fond, pourraient se voir piétiner demain, sans vergogne, par leur héros ou hérault d'aujourd'hui. Comment appelleront-ils alors à la rescousse, un État dont ils auraient cautionné la défiance, non sans lui reprocher d'être faible, laxiste, et de laisser des individus relativement puissants, marcher sur des citoyens lambda.
Ma modeste suggestion au Chef de l'État : un Décret qui retire la gestion de toutes les équipes nationales de football à la Fédération Camerounaise de Football ( FECAFOOT), en les confiant à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ( CNPS), avec un Comité de gestion ayant pour Président le Ministre des Sports et de l'Éducation physique.
Laisser à la FECAFOOT, les seuls aspects liés aux relations avec la CAF et la FIFA. Les Lions indomptables sont la propriété de l'État du Cameroun, et tributaire du contribuable. Un individu joue de son égo surdimensionné comme un enfant, inconscient, jouerait avec des grenades, exposant ( à son insu peut-être ) notre pays à l'embrasement, pour ses intérêts personnels, et au nom d'une boule de caoutchouc après laquelle on court ! Si "on l'empêche de travailler", comme allégué par ses "disciples", la logique la plus plausible serait, à notre humble avis, qu'il rendit le tablier, pour que le peuple, suffisamment futé, apprécie, et que retienne l'histoire. On ne fait pas le bonheur des gens sans leur accord. Même Jésus-Christ s'en allait lorsque l'atmosphère pour la prédication de son Evangile de Salut ne lui était pas favorable. Il aurait, à chaque fois, pu demander à Dieu son Père des légions d'anges sous ses ordres, pour enchaîner et convertir les gens de gré et de force.
Dites à Samuel Eto'o que tout bien qu'on veut faire par la force, rend suspect, à tort ou à raison. On ne fait pas le bonheur des gens sans leur accord . Le faire rend nécessairement suspect.
Voici une affaire satanique où un individu, très arrogant, très imbu de sa personne, et à l'ego surdimensionné, veut faire croire à la doxa, qu'il est la Genèse et l'Apocalypse du football camerounais, autrement dit que le football camerounais a commencé avec lui, et se terminera avec lui, c'est pourquoi pour ses intérêts personnels sans doute ( une telle opiniâtreté n'a jamais été saine ), le pays peut s'embraser, dans l'indifférence totale. Confus, nous en sommes à nous demander si les Théophile ABEGA, MBIDA Arantes, Cyrille MaKanaky, Jean Claude PAGAL, André KANA BIYICK, MBOUH Émilie, François OMAM BIYICK, Jacques SONGO'O, NDIP AKEM Victor, Emmanuel KUNDE, sont des anciens boxeurs. Pas si difficile que cela : les émotions engendrées par le football, ont, quoiqu'on dise, un fort impact négatif sur les personnes à l'éducation brève et sommaire.
Disons à notre compatriote Samuel Eto'o qu'il a franchi le rubicon : si nous avons dit non à la sécession de notre pays , pourquoi sommes-nous alors si complaisants, et cautionnons. ce qui n'est ni plus ni moins qu'une sédition d'une Association ayant reçu l'agrément de l'État, contre l'État ? Que vaut une Association, fut- elle celle en charge du football, et gérée en plus sans audit des fonds, par un footballeur illustre , par rapport au Cameroun ? Sommes-nous déjà devenus si insignifiants au point d'admettre la primauté d'un individu, fut- il le plus grand footballeur mondial de tous les temps, pour plus important qu'un État ?
Qu'est-ce qui nous arrive ? Sommes - nous déjà sous le charme des mauvais esprits ? Le football est- il un sport satanique qui draine beaucoup de mauvais esprits ? Ce que se plaît à faire Tsinga est une blague de mauvais goût, et qui en fait ne devrait amuser aucun esprit rationnel.
Même s'il est envisageable que soyons aigri, jaloux et "hibou" de son aura, il est axiomatique, il est indéniable, il est évident que nous aimons tous bien Samuel ETO'O, mais lui demandons humblement de savoir se tenir sur les bornes de ce qui est raisonnable, parce qu'il n'est pas plus important que le Cameroun. La primauté du Cameroun est magnifiée au dessus de nos renommées, glorieuses, épiques, mythiques ou légendaires. Personne de nous n'est plus important que le Cameroun. Et si le football est l'opium du peuple, il ne doit pas devenir la mort du peuple, même pour la défense du programme "stratosphérique" de son administrateur le plus génial et illustre.
On ne dessine pas le Diable au mur, de peur de le voir se manifester dans la maison.
Mon crédo : Je suis l'homme qui ne craint jamais d'être seul. Je préfère échouer et être détesté avec ses idées, plutôt que de réussir et être aimé avec les idées des autres, et celles qui plaisent aux masses.