Congo-Kinshasa: Réformes et Perspectives - L'ANAPI appelle les étudiants de l'UTBC à saisir les opportunités d'investissement pour accroître l'économie nationale

Le 7 juin 2024, l'Université technologique Bel Campus (UTBC) a été le théâtre d'une conférence majeure organisée par l'Agence nationale d'investissement (ANAPI). Cette réunion a rassemblé des experts, des décideurs et des étudiants pour discuter des réformes nécessaires pour améliorer le climat des affaires en République démocratique du Congo et pour stimuler l'esprit entrepreneurial aux jeunes congolais. Bruno-Joseph Tshibangu, Directeur général adjoint de l'ANAPI, a souligné l'importance d'un changement de mentalité chez les entrepreneurs et les décideurs politiques. Il a insisté sur la nécessité d'une bonne gouvernance pour attirer les investissements et favoriser une croissance économique durable. Il a également mis en avant le rôle crucial d'un état solidaire dans la création d'un environnement propice à la prospérité économique.

Après un état des lieux de l'environnement général des Affaires en RDC, il en est ressorti le constat suivant : législation vétuste et inadaptée au monde des affaires ; fiscalité complexe, lourde et non initiative ; difficultés d'accès au crédit et au financement ; insécurité juridique et judiciaire ; absence de sanctions ; farouche résistance aux réformes mises en oeuvre ; insuffisance ou vétusté des infrastructures de base ; déficit criant en fourniture d'énergie ; faible dialogue public-privé ; corruption ; faible synergie entre le pouvoir central et les provinces ; absence de champion de réformes.

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Pour améliorer les climats des affaires en RDC, l'ANAPI a opéré quelques réformes pour faciliter la création des entreprises, telles que : la numérisation de la recherche de la dénomination sociale, l'informatisation du Registre du commerce et crédit mobilier (RCCM) avec comme impact la réduction du délai de traitement des dossiers, l'extension du Guichet unique de Création d'entreprise à Kinshasa dont deux sites à Kinshasa, une à Lubumbashi, à Goma et à Kisangani, la mise en réseau de tous les services des intervenants dans le processus de création d'entreprise, enfin, le suivi électronique des dossiers de création d'entreprise.

Par ailleurs, Bruno-Joseph Tshibangu rapporte qu'il est désormais possible, en RDC, de créer une entreprise en ne dépensant que 100 dollars américains maximum tout le long du processus, soit 40 pour le RCCM, 30 pour l'identification nationale, 20 pour les statuts/notaire et 10 pour la publication dans le journal officiel.

Croissance Économique Durable

La conférence a abordé la question de la croissance économique durable, mettant en lumière les défis et les opportunités qui se présentent à la RDC. Les intervenants ont discuté des stratégies pour promouvoir l'innovation, l'entrepreneuriat et l'industrialisation, tout en préservant l'environnement et les ressources naturelles.

Changement de mentalités

Au cours de son intervention, le professeur Patrick Makala, doyen de la faculté d'économie à l'Université technologique Bel Campus, a appelé l'assistance à bannir tous les préjugés concernant l'esprit entrepreneurial, a énuméré quelques évidences pour la réussite en micro-entreprise.

Le professeur Makala affirme que l'on ne nait pas entrepreneur, mais on le devient ; on ne peut pas apprendre à entreprendre à l'école. " Le diplôme en entrepreneuriat est un mythe". Selon lui, la formation scolaire et académique a pour but principal d'accroître les capacités intellectuelles des apprenants. La culture entrepreneuriale relève des réseaux ethniques ou communautaires considérés comme entité ; l'entrepreneuriat est incompatible avec l'opération de gratification immédiate ; le blocage à l'éclosion entrepreneuriale se fait par la mauvaise application de nos caractéristiques communes, à l'instar de la spiritualité, le communautarisme et l'esprit d'immédiateté.

Pour y remédier, il propose un modèle fondé sur le triple pilier entrepreneurial. Le premier pilier table sur l'existence d'une dynamique communautaire basée sur le solidarisme et le volontariat ; le deuxième pilier évoque l'existence d'un savoir-faire permettant de maîtriser l'environnement et le dernier, appelle à l'auto-prise en charge qui se traduit par la responsabilité à l'égard des activités et des pratiques individuelles ou collectives.

La conférence de l'ANAPI à l'Université technologique Bel Campus a été un événement clé pour définir le chemin à suivre vers un climat des affaires plus favorable en RDC. Les réformes proposées et les initiatives discutées lors de cette réunion sont essentielles pour assurer une prospérité économique durable et inclusive pour tous les Congolais.

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