Passage réussi pour le ministère de l'Economie et des Finances à l'Assemblée nationale. Réunis en séance plénière, les députés, du moins les 64 qui étaient présents, ont adopté, à l'unanimité et sans amendement le projet de loi de finances rectificative pour 2024.
Option convaincante
Comme l'a rappelé, hier la ministre de l'Economie et des Finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, cette LFR exprime le choix du gouvernement d'opter pour une révision à la baisse des dépenses publiques, au lieu d'une augmentation de la pression fiscale que les consommateurs ne supporteront pas en raison de la forte hausse des prix que cela pourrait engendrer, notamment celui du riz.
Une option visiblement convaincante pour les députés membres de la commission des Finances qui, à l'issue des deux journées de commission plénière vendredi et samedi, avaient voté sans amendement cette LFR marquée par une coupe budgétaire de 1 225 milliards d'ariary.
Un vote confirmé en séance plénière hier par les députés. Il reste donc l'étape du Sénat pour que le gouvernement puisse disposer d'une LFR qui va lui permettre de s'attaquer aux objectifs et actions pour le développement.
Investissements privés
Et ce, avec des perspectives plutôt encourageantes puisque la LFR table sur un objectif de taux de croissance de 4,5% en 2024. Une croissance qui serait notamment tirée par des investissements privés qui, selon la dernière enquête de conjoncture de la Banky Foiben'i Madagasikara, connaîtront une hausse pour le reste de l'année. Le secteur agricole est également appelé à contribuer à cette croissance.
Tout comme le secteur minier qui, malgré une baisse de production annoncée par Ambatovy devrait afficher, une croissance positive portée notamment par les exploitations de graphite. L'industrie textile soutiendra également la prévision de croissance, grâce à la reconduction de l'AGOA. Il y a également les activités touristiques qui reprennent avec notamment une projection d'arrivée de 400 000 touristes en 2024.
Ce qui permettra au secteur touristique de rattraper son niveau d'avant 2019. Concernant les activités touristiques, on devrait aussi pouvoir rattraper les niveaux de 2019 cette année. Par ailleurs, les réformes récentes devraient alimenter la croissance dans le secteur des télécommunications. Ces perspectives laissent en tout cas entrevoir une embellie de la conjoncture économique malgache qui reste toutefois exposée aux effets néfastes des crises internationales.
Le pays continue, par ailleurs, de bénéficier de la confiance des bailleurs de fonds internationaux. Et en premier lieu du FMI, avec qui la Grande île conclura normalement deux importants accords que sont la Facilité Elargie de Crédit et la Facilité pour la Résilience et la Durabilité. La vie économique continue.