Gabon: L'impatient Albert Ondo Ossa

analyse

S'il y a une personnalité politique qui n'est pas en phase avec la mise en place et la conduite de la Transition au Gabon, c'est bien l'opposant, Albert Ondo Ossa. Alors qu'il s'était emmuré dans un silence, après une rencontre avec le nouvel homme fort du pays, le général Brice Oligui Nguema, le candidat malheureux à la présidentielle d'août 2023 est revenu au-devant de la scène politique.

Fin mai dernier, Albert Ondo Ossa a animé une conférence de presse, aux côtés d'un autre ex-prétendant à la magistrature suprême, Pierre Claver Maganga Moussavou. Si cette sortie médiatique n'est pas passée inaperçue, elle n'a pas vraiment fait les choux gras de la presse gabonaise, voire internationale.

L'opposant qui dit s'être donné quelques mois pour voir les militaires au pouvoir à l'oeuvre, a dénoncé sans fioritures le rapport du dialogue national inclusif, tenu courant avril dernier. Aussi a-t-il décrié les points relatifs à la suspension des partis politiques et à la non-accession aux postes de responsabilités de Gabonais n'étant pas nés de père et de mère gabonais.

Pour lui, la Transition dirigée par le Gal Nguema et censée s'achever en août 2025 avec l'organisation d'élections, ne va pas dans le bon sens. En l'occurrence, jeter les bases d'un Gabon nouveau, solide, solidaire, démocratique et plus que jamais uni, comme le haut gradé l'a promis. Regrettant un décalage entre les paroles et les actes des dirigeants actuels, Albert Ondo Ossa dit ne voir « aucune volonté de garantir un présent heureux et de construction de l'avenir de la nation ».

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Sa conviction est faite que les militaires ne pourront pas redresser le pays dans l'ère post clan Bongo. Quand bien même, il avait fait profil bas un moment, le candidat malheureux à la dernière présidentielle est resté fidèle à sa logique de ruminer sa colère, lui qui se considère toujours comme le vainqueur du scrutin.

N'avait-il pas demandé à la junte qui a déposé Ali Bongo suite à cette élection entachée d'irrégularités, de respecter les résultats des urnes et de le laisser assumer les fonctions de chef de l'Etat ? Albert Ondo Ossa semble être un véritable poil à gratter, mais, il doit se rendre à l'évidence que le pouvoir est aux mains des militaires qui ne sont pas prêts à le lâcher aussi facilement.

L'opposant qui a du mal à modérer ses ambitions, doit faire mauvaise fortune contre bon coeur, en attendant la présidentielle de 2025. Au lieu de tirer à boulets rouges sur la Transition, au risque de s'attirer la foudre des nouveaux maitres du pays, ce professeur agrégé d'économie gagnerait à prendre son mal en patience, en attendant les prochaines échéances électorales.

A défaut d'apporter sa pierre à la bonne marche de la Transition, Albert Ondo Ossa, qui s'est résolument mis en marge de la dynamique, devrait adopter une posture moins équivoque. Albert Ondo Ossa qui ambitionne diriger le pays, doit souhaiter que la future présidentielle soit transparence et inclusive, conformément aux engagements des nouvelles autorités. Va-t-il savoir raison garder ?

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