Aucun des acteurs directs des élections législatives n'a atteint la majorité parlementaire selon les résultats provisoires publiés par la Ceni. L'Irmar reste tout de même en tête.
Pas de majorité absolue. Bien que la plateforme pour la majorité présidentielle (Irmar) soit la seule à aligner un candidat pour chacun des cent vingt districts, les résultats provisoires de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) hier prouvent que la partie reste équilibrée. L'Irmar reste cependant en tête de la course selon les chiffres de la Ceni. Chiffres et résultats qui restent tout de même provisoires vu que c'est la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) qui s'occupe de publier les résultats définitifs.
Dans cinquante districts, le clan Orange est en tête et il pourrait obtenir jusqu'à quatre-vingt-un sièges sur les cent soixante-trois disponibles, si le doublé à Fianarantsoa se confirme. Les indépendants occupent la seconde place après l'Irmar. Des candidats indépendants sont en tête dans quarante-deux districts et pourront donc obtenir cinquante-cinq sièges.
La plateforme Firaisankina, principale adversaire de l'Irmar, pointe à la troisième position vu que certains de leurs candidats sont en tête dans dix-huit districts. Le Firaisankina peut avoir vingt-deux sièges. Cette plateforme n'a enregistré qu'une soixantaine de candidatures pour ces élections législatives. Pourtant, les candidats venant des coalitions ont augmenté par rapport aux législatives de 2019.
Les résultats provisoires de la Ceni montrent également une montée du FIVOI. Malgré le petit nombre de districts où il présente des candidats, certains arrivent en tête dans au moins trois districts et peuvent même obtenir quelques sièges. Le collectif des Malgaches, quant à lui, se trouve en difficulté par rapport aux résultats provisoires. Il est tout de même possible que le collectif obtienne un siège à Tsimbazaza. Le parti vert est aussi en course pour obtenir un siège.
Alliances
De prime abord, l'essentiel des tâches de la Ceni est accompli. Surtout après cette proclamation des résultats provisoires hier. Toute l'attention va donc revenir à la HCC, qui va publier les résultats officiels. Bien que les chiffres publiés par la Ceni soient précis, seule l'institution d'Ambohidahy peut proclamer untel ou untel candidat vainqueur. Et ce, même pour les candidats qui mènent largement dans leurs districts.
Vu que la majorité parlementaire n'est mathématiquement pas atteinte avec les résultats provisoires, la discussion sur le sujet reste la principale préoccupation des coalitions politiques telles que l'Irmar et le Firaisankina. C'est là que les indépendants auront leur mot à dire. Avec éventuellement ses quatre-vingts sièges, l'Irmar devrait convaincre au moins deux candidats indépendants de le rallier pour obtenir une majorité absolue.
De son côté, si le Firaisankina veut se tailler un statut de groupe d'oppositon credible à l'Assemblée nationale, il devrait trouver des terrains d'entente et faire alliance avec plusieurs indépendants. La pratique politique à la Chambre basse depuis plusieurs années s'articule surtout sur le ralliement des indépendants au groupe parlementaire plus fort en nombre.
Une troisième possibilité est que les indépendants qui vont être élus vont se regrouper dans un groupe parlementaire distinct des grandes coalitions politiques. Cette situation promet une géométrie encore plus variable quant à la majorité et peut impacter sur toutes les prises de décisions à la chambre basse.
