Au Gabon, l'Assemblée nationale a formé ce vendredi 7 juin une commission d'enquête parlementaire sur l'acquisition de la nationalité gabonaise. Certains estiment qu'elle est notamment trop facile à obtenir. Des députés avaient dès l'an dernier demandé une enquête sur cette question ancienne et épineuse, qui a été âprement débattue lors du dialogue national en avril dernier. Au final, le travail des parlementaires devrait entraîner une refonte du code de la nationalité.
Au Gabon, « les travaux auront un esprit républicain et objectif. Nous ne sommes pas là pour faire un procès à qui que ce soit », explique Marcelin Mve Ebang. Le président de la nouvelle commission a conscience que les questions de nationalité sont sensibles et parfois accompagnées de relents xénophobes. « Il peut y avoir du ressentiment. Mais il faut aller vers une meilleure offre de service », indique-t-il, précisant que la mission aura quatre mois pour rendre son rapport.
Le texte devrait être transmis à l'assemblée plénière qui décidera de sa publication ou non, ainsi qu'au gouvernement qui choisira de le mettre en oeuvre ou pas.
Une question sensible
Beaucoup de députés estiment que la loi a besoin d'évoluer. « Elle doit être au même niveau que dans les autres pays », indique un parlementaire citant un article obsolète permettant d'acquérir la nationalité si on vit à l'étranger, mais à moins de 25 kilomètres du Gabon.
D'autres citent le comportement d'étrangers devenus gabonais, mais soupçonnés de gabegie et détournements, notamment au plus haut sommet de l'État. « On a l'impression que certains se disent Gabonais jusqu'à ce qu'ils aient des problèmes avec la loi. D'autres veulent simplement en profiter pour faire des affaires », confie un parlementaire pour qui une réforme devrait apaiser les tensions et lutter contre la xénophobie. En attendant, les naturalisations devraient être mises en pause durant les travaux de la commission.