Dakar — Le projet "Alley-Oop Africa", exécuté au Sénégal, au Togo et au Bénin, entre 2021 et 2024, a obtenu des "résultats probants" dans le domaine de l'inclusion sociale "par la promotion de l'égalité hommes-femmes, de l'éducation et de la santé par le sport".
Basé sur la méthodologie de l'éducation par le sport et mené par des animateurs et des coachs sportifs, le projet a pris fin cette année. Il a permis, à travers des formations, une série documentaire de 12 épisodes, des camps de sélection, des causeries éducatives et des activités sportives, de "lever les stéréotypes liés à la pratique du sport par les filles".
Selon le rapport du projet présenté mardi à Dakar, à la fin des activités, "il y a eu un véritable impact du projet qui a permis d'encourager la pratique sportive des filles en luttant contre les stéréotypes et les discriminations qui entravent leur libre participation au sport".
Présentant le rapport, le consultant Alioune Ndiaye a précisé que les bénéficiaires sont âgés de 15 à 25 ans et sont membres d'académies de sport ou d'associations féminines. Il a indiqué qu'ils ont développé "une confiance en soi, un engagement et une détermination à réussir dans le sport tout en ayant des connaissances à travers des formations sur diverses thématiques".
En effet, un kit pédagogique a été produit avec 10 guides de discussion et des jeux socio-sportifs sur les valeurs du sport, les barrières spécifiques des filles, la pratique sportive, le sport, la santé, l'éducation des filles, entre autres.
"Alley-oop Africa" est une campagne de sensibilisation déroulée de 2021 à 2024 pour "contribuer à faire du sport un levier de développement en Afrique en matière d'accès à la santé et au bien-être, a expliqué Rabiatou Sangharé, chargée de programme au Réseau africain pour l'éducation et la santé (RAES) qui a initié du projet.
De nombreuses activités mises en oeuvre
"De nombreuses activités communautaires ont été mises en oeuvre avec 14 partenaires sur trois pays, une dizaine de milliers de personnes qui ont été directement touchées par le projet", a confié Arnaud Garcette. Ce dernier est chargé de mission Gouvernance sport et culture à l'Agence française de développement (AFD).
Il considère les activités menées comme un "travail de plaidoyer, de documentation face aux obstacles qui empêchent les filles de pratiquer le sport, mais aussi un travail de plaidoyer vis- à-vis des partenaires techniques et financiers, des autorités publiques pour corriger cette situation".
"La pratique sportive pour toutes et pour tous est essentielle, et il s'agit de faire prendre conscience à chacun que le sport est un excellent levier pour le développement et notamment pour la santé", a-t-il ajouté.
Pour cette première phase d'un coût de 1,5 million d'euros, le football, le basket et le rugby ont été ciblés à travers des associations sportives, comme Ladies Turn, Pulse Africa, Djarama football club et Casamance Santé.
Bénéficiaires des activités, des jeunes filles qui ont pris part à la rencontre de restitution ont fait des témoignages sur les bonnes pratiques qui leur ont permis d'avoir "une confiance en soi, de nouvelles connaissances par des formations, un développement personnel, de nouvelles opportunités".
"Au début, avec mon entourage, on me traitait de garçon manqué, parce qu'après l'école je sortais avec mon ballon pour aller au terrain de football. Du coup, on se moquait de moi dans le quartier, mais avec le programme j'ai confiance en moi, une détermination à réussir dans ce domaine", a confié Fatou Diop.
Fatou, Astou, Marième, Seynabou ont toutes dit avoir été confrontées à des moqueries, à la stigmatisation ou au refus des parents de les voir pratiquer certains sports, comme le football, le rugby, les arts martiaux qui ne sont pas toujours perçues comme des disciplines sportives pour les filles.
Des discussions ont été engagées par la suite par le RAES, l'AFD, les bénéficiaires et les différentes parties prenantes pour examiner les voies et moyens de mettre en place une deuxième phase du projet "Alley-oop Africa".