La Commission Electorale Nationale Indépendante a proclamé hier les résultats provisoires des élections législatives du 29 mai.
Des leçons à retenir pour les politiciens. Les élections législatives du 29 mai dernier se sont soldées par une victoire, pas forcément écrasante, mais sans surprise et sans aucune contestation possible de la plateforme « Isika Rehetra Miaraka Amin'i Andry Rajoelina ».
A moins que la Haute Cour Constitutionnelle apporte des changements importants par rapport aux résultats proclamés hier par la Commission Electorale Nationale Indépendante, la future législature sera composée par une grande majorité de députés élus sous les couleurs de l'IRMAR.
80 députés issus de la plateforme pro-régime, 52 députés indépendants, 24 élus sous la bannière du groupement politique FIRAISANKINA, 4 parlementaires issus de la liste FIVOI, 1 député GJPM à Betroka, 1 élu pour le Parti Vert et 1 député du KOLEKTIFA. C'est ce que révèlent les résultats provisoires publiés hier au siège de la CENI à Alarobia. A cette allure, l'IRMAR gagne donc le statut de la majorité présidentielle et pourrait largement dominer les débats à Tsimbazaza.
A souligner par ailleurs que la plupart des élus indépendants sont des politiciens pro-pouvoir qui n'ont tout simplement pas été choisis pour porter le maillot de l'IRMAR. Ce sont majoritairement des partisans de l'association « Andry sy Fototra hoan'ny Fampandrosoana » (AFF) présidée par Haingo Ravatomanga. Selon une source proche du quartier général de l'IRMAR, le pouvoir disposerait, pour l'heure, entre 121 à 125 députés. Mais ici, le conditionnel est de rigueur.
Alliance politique
Impossible en revanche pour l'opposition d'obtenir la majorité ou d'espérer pouvoir bousculer le rapport de force lors des débats au sein de la Chambre basse. Avec 24 députés, Marc Ravalomanana et le FIRAISANKINA ne feront pas le poids. L'opposition sera en position de faiblesse et devrait trouver la meilleure stratégie pour pouvoir exister.
Aux yeux des observateurs, cette défaite ne représente pas une surprise vu le fait que le FIRAISANKINA n'a présenté que 66 candidats à ces élections législatives. Nul n'ignore toutefois qu'une alliance politique avec les indépendants est fort possible. Si l'on se réfère aux expériences du passé, la politique de la mallette a toujours été une pratique courante du côté de Tsimbazaza.
Taux de participation
Au vu de ces résultats provisoires, on peut affirmer qu'il n'y aura pas de place pour les spécialistes du retournement de veste dans cette nouvelle législature. Ces derniers ont été sanctionnés par le peuple à travers les urnes. L'on recense une quinzaine d'acteurs politiques qui ont tourné le dos à leur parti politique d'origine et qui risqueraient de se retrouver dans le chômage pendant les 5 prochaines années.
Parmi eux figurent les Hajo Andrianainarivelo, Christine Razanamahasoa, Brunelle Razafintsiandraofa, Rahasimanana Paulbert alias Rossy, Marie Thérèse Volahaingo, Jaosera Irénée, Eléonore Johasy, Idealson Keron, Jean Jacques Rabenirina, Rasidimanana, Ahmad Ahmad, Edizard, Sidonie Raharinirina, Masy Goulamaly et Jerry Hatrefindrazana.
Mais force est cependant de souligner que ces résultats ne sont pas encore définitifs. C'est la Haute Cour Constitutionnelle qui tranchera en dernier ressort. Ambohidahy sortira la liste définitive des députés officiellement élus avant le 26 juin, la célébration de la fête nationale, a-t-on appris. En ce qui concerne le taux de participation, les chiffres publiés par la CENI ont connu une hausse significative.
Le taux de participation était de 48,03% lors des élections du 29 mai, contre 43,08% en 2019. C'est dans le District d'Ambovombe Androy que l'on a enregistré le taux le plus élevé tandis que le taux de participation le plus faible a été relevé dans le District de Mahajanga I.