En dépit des efforts et des politiques publiques mises en œuvre par les Etats africains pour résorber le déficit énergétique, la problématique demeure assez prégnante dans plusieurs pays, nécessitant d'autres initiatives innovantes.
En effet, malgré un potentiel capable de couvrir ses besoins, l'Afrique accuse toujours un déficit criant en matière d'accès à l'électricité. La question mérite donc d'être prise au sérieux par les gouvernants, au regard de ses implications dans le développement tant recherché.
On le sait, l'énergie reste un pilier fondamental du développement économique, politique et social. Pour les acteurs du domaine, la faiblesse des investissements ainsi que l'augmentation exponentielle de la population, conjuguées avec un manque d'infrastructures sont quelques-unes des raisons qui aggravent la situation dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne. Les délestages et coupures de courant qui s'enregistrent régulièrement, dans de nombreux pays démontrent à suffisance la nécessité de s'y pencher pour trouver des solutions adéquates.
Un rapport de l'Agence internationale de l'énergie(AIE), publié en juin 2023, révèle que 567 millions d'africains subsahariens n'avaient pas accès à l'électricité en 2021, représentant 80% de la population mondiale n'ayant pas accès à l'électricité. Des chiffres qui se passent de tout commentaire. Pourtant, après plus de six décennies d'indépendance, l'électricité ne devrait plus être un luxe pour ces pays africains qui disposent d'un potentiel énergétique impressionnant. Malheureusement, ce potentiel contraste avec les réalités qui sont tout autre.
Les coupures intempestives de courant sont légions dans la plupart des pays avec ses conséquences négatives sur les activités économiques engendrant parfois des remous sociaux. Si, les populations de certains pays semblent se résigner face à cette précarité énergétique dans laquelle, elles végètent, celles du Ghana ont récemment exprimé leur ras-le-bol face à la situation qu'elles jugent intenable. Les rues d'Accra ont, en effet, été envahies, le 8 juin 2024 par des centaines de Ghanéens en colère, réclamant la fin des coupures d'électricité incessantes qui perturbent la vie économique et entravent les activités économiques du pays.
Le Nigeria, l'Afrique du Sud, pour ne citer que ceux-là, ont aussi connu, par moment, ces situations d'effervescence de la rue. On se demande alors si les défis énergétiques pourraient être relevés malgré les initiatives adoptées dans ce sens. Rien n'est moins sûr. Car, les perspectives qui se profilent à l'horizon ne sont pas rassu-rantes ce d'autant plus que les défis de toutes sortes vont croissant, de jour en jour. Cela dit, tout laisse à penser qu'il faut revoir, repenser, si besoin en est, les politiques énergétiques qui semblent pour l'instant inopérantes à plusieurs égards. Il faut véritablement « un coup de pouce énergétique » pour permettre aux différents pays de maintenir leur élan de développement socioéconomique.
A ce propos, l'énergie éolienne, l'énergie solaire et nucléaire sont, entre autres, des alternatives à explorer. C'est ainsi qu'il faut se féliciter de la dynamique du Burkina Faso et du Ghana qui, en collaboration avec ses partenaires, ont déjà entamé des démarches pour l'installation d'une centrale nucléaire. Par ailleurs, dans la mesure où les investissements en la matière sont colossaux et le souci commun à tous, il ne serait pas inutile, pour les payer, de trouver une solution d'ensemble au problème.
Dans ce sens, une mutualisation des ressources s'impose nécessairement pour mettre en place des infrastructures régionales, susceptibles de couvrir les besoins de plusieurs pays.
La création d'un marché intégré de l'énergie devra également trouver tout son sens dans la quête permanente de solutions.