Burkina Faso: Un oncle de Thomas Sankara revient sur son interrogatoire par les services de renseignements

Au Burkina Faso, Mousbila Sankara, l'oncle du défunt président Thomas Sankara, arrêté le 11 juin à l'aube alors qu'il revenait de la mosquée, a finalement été libéré le 12 juin au soir. Ce sont des agents de l'Agence nationale de renseignements qui l'ont ramené à son domicile vers 19h30, après deux jours d'interrogatoires dans leurs locaux à Ouagadougou. Après avoir rassuré sur son état de santé, l'ex-syndicaliste dit avoir été traité correctement. Il est revenu sur l'objet de son arrestation.

La voix plutôt calme et assurée, El Hadj Mousbila Sankara assure avoir été interrogé dans un premier temps sur une vidéo. Vidéo dans laquelle des gens qui auraient préparé une tentative de renversement du pouvoir citent son nom et lui assignent des tâches dans leur entreprise, explique l'intéressé, sans plus de précisions.

« J'ai nié, naturellement. Il y a eu confrontation et il s'est avéré qu'on ne se connaissait pas », a affirmé l'ex-syndicaliste et compagnon de la révolution sankariste.

« C'était direct et courtois malgré nos différends »

Mis hors de cause concernant cette tentative présumée de renverser les putschistes au pouvoir, Mousbila Sankara a ensuite été questionné sur ses écrits et déclarations dans la presse. C'est une allusion à une lettre publique parue le 12 mai dernier, dans laquelle il avait interpellé en tant qu'aîné, son cadet le président de la transition Ibrahim Traoré, sur certains travers liés à la gestion du pays par les putschistes. Il recommandait notamment de respecter les droits fondamentaux des travailleurs et d'ouvrir l'espace public aux citoyens pour l'expression de leur liberté.

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« Ils m'ont posé des questions, j'y ai répondu », souligne-t-il. « C'était direct et courtois malgré nos différends », explique l'oncle du « héros de la nation burkinabè », qui promet de se montrer « plus prudent » pour ne plus causer une telle angoisse à ses proches.

Mais le vieil homme, célèbre pour son franc-parler, a ajouté dans la foulée : « Je n'ai pas peur parce que ce que je viens de vivre, c'est la vie de beaucoup de Burkinabè. »

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