Après trois mois de mission dans le golfe de Guinée, le patrouilleur français Commandant-Birot est venu faire escale dans le port de Dakar. L'occasion d'une visite et de faire le point sur la mission de ce bateau de haute mer dans la lutte contre tout type de trafic, en coopération avec les marines des différents pays du golfe de Guinée, pour la mission Corymbe. Reportage.

« Nous sommes sur la couronne de défense à vue », explique le capitaine de ce patrouilleur de type aviso A69, Aurélien de Gove, dans l'une des trois pièces stratégiques du bateau de haute mer, celle où l'on surveille à vue s'il y a une menace.

Aucune attaque à signaler ces trois derniers mois. Le patrouilleur français a par contre eu à assister le Ghana dans l'interception d'un bateau suspecté de trafic de drogue.

« Ce sont les agences de renseignements entre les différents pays qui ont repéré un cas suspect sur lequel le Ghana est intervenu en premier lieu et les patrouilleurs ghanéens n'ayant pas forcément des moyens aussi poussés que les nôtres, notamment d'interceptions des émissions AIS [Automatic Identification System, NDLR], on avait un point de rendez-vous avec le patrouilleur ghanéen et ensuite on l'a guidé vers le navire qu'il devait intercepter », explique le capitaine Aurélien de Gove.

Narcotrafic

Il confirme que le narcotrafic a explosé ces dernières années, mais pas seulement : « Le narcotrafic était en pleine expansion mais les risques pris par les pêcheurs locaux sont également de plus en plus importants. On voit de plus en plus de petits pêcheurs qui prennent de plus en plus en plus de risques en s'éloignant de plus en plus des côtes et ont de plus en plus de chances de se retrouver avec un incident technique, comme récemment la perte d'un moteur et le fait de se retrouver sans secours et complémentèrent perdus. » C'était une autre opération de ce patrouilleur : un sauvetage de sept pêcheurs perdus au large de l'Angola depuis une semaine.

Coordination

Dans les deux cas, c'est la bonne coordination entre les différents pays qui a permis d'agir, grâce à un centre de commandement régional. Appelé « architecture de Yaoundé », depuis 2013, un centre de commandement régional basé dans la capitale camerounaise et un logiciel commun (Yaris) permettent en effet de communiquer et de coordonner la lutte contre toutes sortes de trafic dans le golfe de Guinée au niveau régional et en coopération avec la France.

Après Dakar, le 14 juin, le patrouilleur Commandant-Birot (F796) prendra la mer direction la France et le port de Toulon. Prochaine mission de surveillance dans le golfe de Guinée en novembre 2024.