Avec une victoire des opposants dans certaines circonscriptions lors des législatives, les prochaines municipales pourraient redessiner la carte politique des grandes villes.
Les prochaines élections municipales s'annoncent aussi féroces, marquant une nouvelle confrontation entre l'opposition et le régime en place après ce tour à l'occasion des législatives. Les dates ne sont pas encore fixées mais elles se tiendront cette année, sauf changement notable. La commission électorale s'y prépare déjà, nous a confié une source en marge de la proclamation des résultats de mardi dernier. Ces élections seront particulièrement disputées pour le contrôle des grandes villes, et la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA) sera une fois de plus au coeur des attentions.
Anciens maires
Antananarivo, la capitale, a toujours été un théâtre d'affrontements électoraux intenses entre les partisans du régime et leurs opposants. La victoire à la CUA revêt une importance symbolique considérable. L'histoire récente a démontré que des anciens maires de la capitale comme Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont utilisé leur position de patron de la ville pour s'accaparer de la magistrature suprême. Ainsi, les élections municipales à venir serviront à trancher sur le camp où va se ranger la capitale et à déterminer le nouveau patron de la ville, successeur de Naina Andriantsitohaina.
Longueur d'avance
Cette fois-ci, les municipales dans la capitale seront, en effet, un autre round entre les opposants et les partisans du président de la République. En 2019, les partisans de Marc Ravalomanana ont cédé la place à un fidèle de Andry Rajoelina à la tête de la mairie d'Antananarivo. Pourtant, depuis, la conjoncture a évolué et les résultats des dernières législatives, prononcés par la Commission électorale, ont donné une longueur d'avance aux opposants.
Les Firaisankina ont remporté cinq des six circonscriptions d'Antananarivo avec des écarts de voix significatifs. Un mauvais signal dans le camp présidentiel. Ces résultats laissent entrevoir une possible victoire des opposants à la mairie de Tanà. Dans les coulisses, le camp de Marc Ravalomanana chuchote déjà le nom du président national du TIM comme prochain candidat de l'opposition à la mairie d'Antananarivo.
Bastion
La dynamique observée lors des législatives ne se limite pas à la capitale. Dans d'autres grandes villes telles que Mahajanga, Antsiranana, Taolagnaro, Toamasina et Toliara, les opposants ont également fait une percée. Ce succès pourrait jouer en leur faveur lors des prochaines municipales, renforçant ainsi leur position dans la compétition électorale. Seule la ville de Fianarantsoa demeure actuellement sous le contrôle des partisans du président de la République. La double victoire de l'IRMAR dans cette capitale du Betsileo lors des législatives confirme que Fianarantsoa reste un bastion d'Andry Rajoelina.