Madagascar: Perspectives économiques - Faible performance du pays pour les trois prochaines années

Alors que la croissance mondiale montre des signes de stabilisation après des années de turbulence, Madagascar se retrouve dans une position délicate avec des prévisions de croissance relativement faibles par rapport à d'autres pays de la région subsaharienne.

Selon les dernières perspectives économiques mondiales de la Banque mondiale, la croissance économique de Madagascar est estimée à 4,5% pour cette année, avec de légères augmentations prévues atteindre 4,6% en 2025 et 4,7% en 2026. Bien que ces chiffres soient supérieurs à la moyenne régionale prévue de 3,5% en 2024 et 3,9% en 2025, ils restent modérés, peu évolutifs et soulignent des défis persistants pour l'économie malgache. Dans la région, subsaharienne, certaines économies comme l'Ethiopie, la Côte d'Ivoire ou encore le Bénin prévoient un taux de croissance entre 6% à 7% pour les trois prochaines années, en revanche, certaines économies de la région subsaharienne, telles que Maurice et le Niger, connaissent une prévision de croissance décroissante. La croissance mondiale, quant à elle, se stabilise pour la première fois en trois ans, avec une prévision de 2,6% pour 2024 et une légère augmentation à 2,7% en moyenne pour 2025-2026. Selon la Banque mondiale, ce niveau reste bien en dessous de la moyenne de 3,1% enregistrée avant la pandémie de Covid-19.

Séquelles

Pour les pays en développement, la croissance devrait fléchir légèrement, passant à une moyenne de 4% en 2024-2025, alors qu'elle devrait s'accélérer dans les pays à faible revenu, atteignant 5% en 2024 contre 3,8% en 2023. Cependant, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse dans 75% de ces pays par rapport aux prévisions de janvier, d'après le rapport de l'institution de Bretton Woods.

Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5% en 2024 et progresser à 1,7% en 2025. Indermit Gill, premier vice-président et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale, souligne que la croissance économique mondiale montre des signes de stabilisation après les perturbations provoquées par la pandémie, les conflits, l'inflation et le durcissement monétaire.

Cependant, elle n'a pas encore retrouvé ses niveaux d'avant 2020. Les pays les plus pauvres, comme Madagascar, continuent de faire face à des défis importants tels que le lourd fardeau de la dette, les opportunités limitées en matière de commerce et les épisodes climatiques coûteux. Les économies en développement devront encourager l'investissement privé, réduire la dette publique et améliorer les infrastructures de base pour stimuler la croissance.

Perspectives

Madagascar devra relever ces défis avec prudence. Bien que la croissance prévue soit positive, elle reste inférieure aux attentes et aux besoins du pays pour améliorer significativement le niveau de vie de sa population. Pour les pays moins avancés, une attention particulière doit être accordée à l'investissement public pour stimuler l'investissement privé et promouvoir une croissance économique plus vigoureuse. Selon la Banque mondiale, une augmentation de l'investissement public de 1% du PIB peut entraîner une augmentation de la production jusqu'à 1,6% à moyen terme dans les économies en développement.

Monnaie

Par ailleurs, l'inflation mondiale devrait diminuer à 3,5% en 2024 et à 2,9% en 2025, mais reste inférieure aux projections précédentes. Cela pourrait inciter les banques centrales à maintenir des taux d'intérêt élevés, influençant négativement la croissance des économies en développement. Ayhan Kose, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale, met en garde contre la persistance de l'inflation sous-jacente, ce qui pourrait retarder les baisses des taux directeurs.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.