Sénégal: Des Kaffrinois parlent de leurs soucis d'argent

Kaffrine — L'achat du mouton pour le sacrifice d'Abraham, des denrées alimentaires et des vêtements nécessaires pour la fête de Tabaski, prévue lundi 17 juin, est une équation difficile à résoudre pour certains Kaffrinois se désolant de la "cherté de la vie" et du niveau de leurs revenus.

Wilane, un homme rencontré près du tribunal d'instance de Kaffrine, est âgé d'une cinquantaine d'années. "Je n'ai pas encore acheté un mouton pour la Tabaski, car je n'ai pas d'argent. Les prix sont abordables. N'empêche, je ne peux pas m'acheter un mouton", se lamente-t-il. Des charretiers trouvés là disent avoir les mêmes soucis que lui.

Abdou Ségnane, lui, a déjà acheté un mouton. Il dit se soucier des denrées alimentaires nécessaires à la préparation du repas de fête. Cet homme assis sur une chaise en plastique se désole de sa situation financière. "C'est compliqué", s'inquiète-t-il. Il dit miser sur une bourse familiale, dont il n'est pas sûr du paiement avant la fête.

"L'année dernière, à pareil moment, nous avions déjà perçu les bourses familiales, ce qui nous avait permis de bien préparer l'évènement", dit-il, visiblement tourmenté.

Le marché municipal de Kaffrine grouille de monde. Certains se ravitaillent en denrées alimentaires pour la Tabaski, d'autres s'impatientent devant les ateliers de couture pour les habits à porter le jour de la fête.

Fatou Thiaw, une ménagère, s'occupe du matériel nécessaire à la cuisson des mets prévus pour la fête. Des fourneaux, par exemple. "Cette année, tout est cher", se désole Mme Thiaw, pas du tout satisfaite du budget dont elle dispose pour le sacrifice d'Abraham.

"Nous préparons difficilement la fête à cause de la cherté des produits alimentaires : l'oignon, la pomme de terre, l'huile, etc. Tous les prix sont en hausse."

"Les prix des moutons sont à portée de toutes les bourses", jure l'éleveur Daouda Ba, venu de Boulel, dans la région de Kaffrine. Pour lui, les moutons valent bien les prix en vigueur.

"Les prix varient entre 70.000 et 230.000 francs CFA pour le moment", dit-il en reconnaissant que l'argent fait défaut à certains ménages.

Les difficultés financières des ménages préoccupent le président de la section régionale de SOS Consommateurs de Kaffrine, Dame Seck. "Nous attirons l'attention des autorités sur la hausse des prix de certaines denrées alimentaires. Le prix du sac d'oignon de 25 kilos est passé de 6.500 à 7.500 francs CFA depuis hier", relève M. Seck, jugeant élevé le prix du sac de 25 kilos de pomme terre. Il est vendu à 11.500 francs CFA.

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