Pendant six mois, une vingtaine de détenues de la prison des femmes de Beni ont reçu une formation en coupe et couture, et sont dorénavant à même de confectionner leurs propres uniformes.
L'objectif de l'initiative pilotée par l'unité d'appui à l'administration pénitentiaire de la MONUSCO est double : apprendre un métier à ces femmes qui, une fois sorties de prison, doivent réapprendre à vivre de manière autonome, puis doter les prisonniers de tenues décentes.
Elle a connu son épilogue, en fin de semaine passée, avec un atelier pratique auquel Mado*, détenue pensionnaire de la maison d'arrêt depuis quatre ans, a participé. Elle se réjouit d'avoir acquis une nouvelle compétence dont elle compte se servir une fois libre.
En faire un métier de réinsertion sociale
« Pendant toutes ces années, je ne savais pas comment coudre les habits. A présent, je suis ravie qu'on nous forme en coupe et couture. Je suis rassurée car, le jour où je sortirai de cette prison, je vais continuer à coudre les habits de mes enfants. Ça va me permettre aussi, en cousant pour les gens, de payer leurs frais de scolarité et subvenir à mes propres besoins », affirme-t-elle, penchée sur sa machine à coudre.
Quant à sa voisine, Aline*, elle voit un autre avantage à cette formation : une occupation salvatrice dans un lieu d'incarcération. « Quand on est détenue, confie-t-elle, on est souvent plongée dans des pensées négatives. Mais lorsqu'on s'assoit devant une machine en pédalant, ça réconforte et l'esprit essaie de se remettre en place. »
Faciliter l'après-détention
La directrice de l'établissement, Kavira Kiza, est convaincue d'une chose : apprendre un métier en détention facilite la vie d'après. Conviction partagée au sein de l'unité d'appui à l'administration pénitentiaire de la MONUSCO Raison pour laquelle les formations ont été multipliées au profit des détenues, entre autres, en élevage de poules, pâtisserie, confection de savons.
Autant de compétences que des détenues volontaires ont acquises ces derniers mois à la grande satisfaction de la directrice qui se réjouit de « l'accompagnement de la MONUSCO en faveur de la réinsertion sociale des détenues » au nombre de 61 et qui, à en croire Madame Kavira, sont pour la plupart poursuivies ou condamnées pour abus de confiance et vol.