Au Gabon, la révision de la liste électorale doit débuter ce 14 juin. Cette liste permettra aux Gabonais en âge de voter de participer au referendum de décembre qui aura pour but d'adopter la future Constitution du pays. Un processus de révision diversement apprécié au sein de la classe politique. Explications.
Au Gabon, la révision de la liste électorale devait démarrer ce 13 juin 2024 dans tout le pays comme précédemment annoncé par le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Mais, pour des raisons logistiques, le démarrage des opérations a été différé pour ce 14 juin.
La liste permettra aux Gabonais en âge de voter de participer au referendum de décembre prochain qui aura pour but d'adopter la future Constitution du pays.
Que pense la classe politique de cette révision de la liste électorale engagée par les militaires au pouvoir depuis le coup d'État du 30 août 2023 qui a renversé le régime d'Ali Bongo Ondimba ?
Une autre révision est prévue l'an prochain
Pour rappel, le dialogue national d'avril dernier a recommandé la suspension du Parti démocratique gabonais - le PDG, l'ancien parti qui a dirigé le Gabon durant 55 ans - et l'inéligibilité de ses cadres durant 3 ans. Paul Biyoghe Mba, l'actuel premier Vice-Président du PDG, affirme que sa formation soutient la révision de la liste électorale : « L'objectif général, c'est d'arriver le plus rapidement possible au retour à la situation constitutionnelle républicaine, c'est-à-dire qu'on ait une Constitution, des élections crédibles à tous les niveaux. »
Aimé Regis Renombo, président du Rassemblement Espoir (REP), demande plutôt au ministre de l'Intérieur de ne pas faire cavalier seul : « La transparence commence par la présence des observateurs, la présence des représentants des partis politiques dans les bureaux de vote, mais leur présence également dans les commissions électorales. »
Joachim Mbatchi Pambou, président de l'Union des forces du changement, lui, est plutôt sceptique : « Le ministre de l'Intérieur pose des actes anticonstitutionnels, ce qui laisse à penser qu'il fait tout pour qu'il y ait un boulevard à son patron [une référence à Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, NDLR] ».
La révision actuelle de la liste électorale prépare le référendum constitutionnel prévu avant fin décembre prochain. Une autre révision est prévue l'an prochain dans la perspective des élections qui mettront fin à la transition en cours.