A l'orée de la fête de la Tabaski, Sidwaya a fait une immersion au marché à bétail de Kilwin sis dans l'arrondissement 3 et celui de Tanghin dans l'arrondissement 4 de Ouagadougou, le jeudi 13 juin 2024. Du constat général, il ressort qu'à quatre jours de la fête, les commerçants de bétail se frottent difficilement les mains.
La fête de l'Aïd el-Kebîr ou la Tabaski, est la plus grande fête des musulmans et a pour but de commémorer le sacrifice du mouton d'Abraham demandé par Allah. A quelques jours des festivités de 2024, une équipe de Sidwaya a effectué une immersion au marché à bétail de KIlwin dans l'arrondissement 3 et celui de Tanghin dans l'arrondissement 4 de la capitale, le jeudi 13 juin 2024. Seydou Simporé est commerçant au marché de bétail de Kilwin, il a expliqué que cette année le prix d'achat des animaux est élevé à cause de leur provenance et de la cherté de l'aliment bétail.
« Il n'y a que trois villes où on peut encore avoir les animaux pour approvisionner Ouagadougou, c'est Fada, Léo et Pouytenga. Elles ne peuvent pas nourrir tout le Burkina d'où l'inflation des prix qui varient entre 50 000 et 300 000 F CFA », a soutenu M. Simporé.
Il est plus préoccupé par la morosité du marché. « Hier mercredi, je n'ai rien vendu, aujourd'hui en revanche j'ai vendu deux moutons », s'est-il réjoui. Boukary Ouédraogo est aussi commerçant au marché de bétail de Kilwin depuis plusieurs années.
Il a fait le même constat.
« Les gens disent que les prix sont élevés, mais ce n'est pas de notre faute. On ne peut plus aller dans les villages reculés pour avoir les animaux à cause de l'insécurité. D'où la montée des prix par rapport à l'année dernière », a soutenu M. Ouédraogo. Il a déploré la concurrence déloyale des revendeurs stationnés aux abords des voies. « Les acheteurs disent qu'à l'intérieur du marché, les animaux sont plus chers qu'à l'extérieur alors que ce n'est pas vrai. En plus, nous payons des taxes », s'est justifié M. Ouédraogo. Il a de ce fait, invité les autorités à leur venir en aide en mettant de l'ordre dans le secteur afin qu'ils puissent subvenir à leur besoin et continuer à payer les taxes.
« Nous formons souvent une équipe pour interdire aux vendeurs de s'arrêter aux alentours du marché. Souvent la police vient, deux ou trois jours avant la fête mais du fait qu'elle ne reste pas longtemps, ces personnes reviennent sur les lieux », a regretté M. Ouédraogo. Moumouni Ouédraogo est un client. Il a déjà eu gain de cause. Pour lui, les prix dépendent de ce que veut le client. Mais, il a reconnu que cette année, les coûts sont élevés. « A l'approche des fêtes, les prix flambent et ce n'est pas seulement au niveau des moutons, c'est à tous les niveaux », a-t-il déclaré. Pour Ousseni Yonaba, un autre client, les difficultés financières ne permettent pas à tout le monde de se procurer un mouton.
La crise sécuritaire a freiné le commerce
Il a également fait savoir que les prix sont en hausse par rapport aux années antérieures. Pour y remédier, M. Yonaba a lancé un appel aux autorités à éradiquer le mal qui mine le Burkina depuis quelques années.
« S'il y a la paix, la fête sera belle car nous serons dans la joie et non la tristesse », a-t-il assuré. Au marché à bétail de Tanghin, la situation n'est pas différente. Selon le président des commerçants Yacoub Héro, c'est une joie de toujours pouvoir mener ses activités mais il déplore la morosité du marché.
« Nous vendons tout type d'animaux et les prix varient entre 50.000 et 500.000 F CFA mais les gens n'ont pas la tête à la fête à cause de l'insécurité », a-t-il fait savoir. Il a expliqué que la vie est devenue dure et certains clients se plaignent de la cherté des prix. Mais, c'est la crise sécuritaire qui a freiné le commerce à l'intérieur et à l'extérieur du pays, a-t-il déploré. Même son de cloche chez Abdou Karim Tientoré, qui a relevé que le marché est plein de commerçants et d'animaux mais, pas de clients. « Chez moi les prix varient entre 50.000 et 250.000 F CFA mais depuis 4 jours de cela, je n'ai eu que deux clients », a-t-il affirmé. M. Tiemtoré a souhaité que les clients fassent un tour au marché de Tanghin pour se ravitailler. Le marché est pénible, soutient Yacouba Sawadogo dit Adebayor. Ce commerçant explique que cela fait pratiquement deux jours qu'il n'a rien vendu.
« Certains clients accusent la situation sécuritaire, une triste réalité qui détériore le rendement du marché », a-t-il regretté. Son camarde Mahamo
udou Kabré, vend toutes sortes d'animaux à des prix compris entre 50.000 et 300.000 FCFA. Il demande aux clients de faire un tour au marché car les prix sont discutables.
« Depuis la crise sécuritaire, rien ne va et il est difficile pour nous de voyager à l'extérieur du pays pour la vente de nos animaux », s'est-il plaint. Quant à Ousseni Dicko, il a exprimé son désarroi à propos de la clientèle.
« Depuis quatre jours, nous peinons à trouver de la clientèle alors que les années antérieures, on pouvait vendre une vingtaine de moutons », s'est-il lamenté. Il a lancé le même appel que Yacouba Sawadogo.