L'atelier qui s'est tenu à l'hôtel Pefaco à Brazzaville a rassemblé des acteurs majeurs des secteurs public et privé ainsi que la société civile pour échanger et renforcer leur engagement en faveur du développement de la filière cacao durable en République du Congo.
Organisé par le projet Ceerc-Usaid (programme des petites et moyennes entreprises pour la réduction de la surexploitation des animaux sauvages et la destruction des forêts en République du Congo), l'atelier est financé par l'Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), en collaboration avec Rainforest Alliance, dans le cadre de son programme de changement transformationnel dans la gestion durable des forêts dans les paysages transfrontaliers du bassin du Congo soutenu par le Fonds pour l'environnement mondial.
En effet, l'atelier sur les chaînes d'approvisionnement de cacao durable représente une étape importante pour relancer la culture du cacao au Congo qui s'est engagé résolument dans une démarche de diversification de son économie, plaçant le développement de l'agriculture durable au coeur de sa stratégie. Il offre donc une plateforme pour discuter des opportunités et des défis liés à la relance de la filière cacao. L'effort vise à surmonter les défis actuels et à positionner le cacao congolais sur les marchés internationaux, tout en préservant la biodiversité et en améliorant les conditions de vie des communautés rurales.
Après le mot de bienvenue prononcé par Antoine Eyebe, de l'Usaid-Carpe, le directeur général de l'Agence congolaise de la faune et des aires protégées (Acfap), Bosco Nganongo, représentant la ministre de l'Économie forestière, Rosalie Matondo, a ouvert ledit atelier. Dans son adresse, il a souligné que dans le cadre sa contribution déterminée au niveau national, le Congo s'est engagé à prendre des mesures à la fois sur l'adaptation aux changements climatiques et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en promouvant l'amélioration des systèmes de production agricole et la diminution de la pression sur les ressources forestières et fauniques.
La filière cacao, a-t-il dit, est une composante essentielle dans la diversification de l'économie nationale. Elle génère non seulement des revenus significatifs, mais elle joue également un rôle vital dans la subsistance de nombreuses familles et communautés rurales. Cependant, ce secteur fait face à des défis majeurs, notamment les fluctuations des prix mondiaux, les impacts environnementaux et les conditions de travail souvent précaires.
Garantir la pérennité du cacao pour les générations futures
La relance de cette filière nécessite de lever plusieurs défis pour une mise à l'échelle des interventions relatives aux chaînes d'approvisionnement durable, a-t-il ajouté. La composante 3 du projet régional CBSLP comme le projet Ceerc ont défini des activités spécifiques pour appuyer les efforts en cours, précisément dans l'engagement du secteur privé et la levée des obstacles à un approvisionnement durable...
En conséquence, il apparaît important pour le Congo, qui veut réaffirmer le positionnement du cacao sur les marchés internationaux, de s'approprier les exigences de ces derniers. « C'est ainsi qu'en travaillant ensemble, nous pouvons non seulement améliorer la qualité de vie des producteurs de cacao, mais aussi garantir la pérennité de cette ressource précieuse pour les générations futures », a déclaré le directeur général de l'Acfap.
La responsable communication et gestion de l'apprentissage au projet Ceerc, Angel Cibemba, a indiqué que ce projet est financé par l'Usaid qui vise la promotion des petites et moyennes entreprises vertes dans les différentes chaînes de valeur comme appui aux efforts de conservation de la forêt et de la biodiversité en République du Congo.
« L'objectif ultime est de contribuer aux efforts de la protection de la forêt et de la biodiversité. Mais le projet Ceerc met l'attention non pas sur les animaux ou sur la forêt, mais sur les hommes et les femmes qui utilisent au quotidien cette forêt et cette biodiversité pour leurs ressources alimentaire et sanitaire, pour avoir un peu d'argent leur permettant de vivre », a-t-elle signifié.
Pour la directrice régionale Rainforest Alliance pour l'Afrique centrale et de l'Ouest, Nadège Nzoyem, les missions de leur structure dans le cadre du projet régional à impact du Fonds pour l'environnement mondial sur le bassin du Congo sont de travailler pour améliorer l'engagement du secteur privé dans la promotion de la chaîne de valeur durable, et établir des liens commerciaux durables entre les communautés et le secteur privé pour la protection de la nature et le bien-être des communautés.
« Le principal enjeu de cet atelier est d'informer les partenaires de la chaîne de valeur du cacao au niveau de la République du Congo sur les exigences en matière d'agriculture durable. En plus, susciter un fort engagement du secteur privé pour les questions de durabilité, d'amélioration des conditions de vie et des droits humains des populations », a déclaré Nadège Nzoyem.
Présent à cet atelier, le président de la Chambre consulaire de Ouesso, Raymond Tounda, s'est dit heureux de participer à ce séminaire très instructif, parce qu'il a été question de la chaîne de valeur relative à la production du cacao. « C'est une thématique très importante, et les intervenants, notamment les représentants de Rainforest Alliance et de Ceerc, ont apporté des éclaircissements qui nous ont permis de comprendre aujourd'hui comment le cacao est vendu sur la chaîne internationale. Et pour cela, il faut donc remplir les conditions », a-t-il déclaré.