Le 4 juin 2024, les forces de défense des Seychelles ont appréhendé un navire transportant plus de 900 kg de drogues.
Les trafics de drogue continuent de défrayer la chronique. Pour la région Océan Indien les faits connaissent une hausse considérable ces dernières années. Pas plus tard que le 4 juin dernier, les forces de défense des Seychelles ont effectué une saisie record de plus de 900 kilogrammes de stupéfiants. Pour la petite histoire, les services de renseignement seychellois ont signalé un navire suspect.
La suspicion correspondait à un trafic et transport illégal de drogue. Les autorités Seychellois ont ainsi initié une opération de reconnaissance et de recherche à bord dudit navire. Les membres de l'Unité des Forces Spéciales de cette île voisine de Madagascar ont ainsi trouvé une cargaison de stupéfiants, dont : 897,33 kilogrammes de résine de cannabis, 9,65 kilogrammes de plantes médicinales, 7,3 kilogrammes d'héroïne et 3 kilogrammes de méthamphétamine.
Pour ce qui est de la situation des trafics de stupéfiants, de drogues dans la région Océan Indien, des interpellations ont été à maintes fois faites par divers acteurs dont l'ONG Global Initiative mondiale contre le crime organisé transnational (Global Initiative). Dans un rapport publié il y a de cela quelques années, cette ONG déplore une hausse du trafic et de la consommation de drogue dans la zone. Tout comme une diversification des drogues qui circulent dans ladite zone.
Consommateur
Le rapport de Global Initiative révèle que Madagascar occupe une place prépondérante dans ce genre de trafic. Un véritable « pivot dans ce marché de drogues » favorisé par sa position géographique.
En effet, le pays « est à la croisée de plusieurs grands couloirs internationaux du trafic de drogue, le long du Canal du Mozambique » si l'on s'en tient aux explications de Jason Eligh, chercheur à l'ONG Global Initiative dans le cadre d'une interview donnée à un média étranger. Madagascar a toujours été qualifié de plaque tournante en matière de trafic illicite de drogue.
Ce, dans la mesure où les drogues seraient acheminées, reconditionnées et redistribuées vers les îles voisines et pays du continent africain. La saisie des 600 kilogrammes de cocaïne à Toamasina vers la fin de l'année 2021 donne un aperçu de l'ampleur de la situation. Et là encore, ce serait juste la pointe de l'iceberg.
D'autres facteurs comme la mauvaise gouvernance, la corruption endémique, la porosité des frontières et l'incapacité des autorités à sécuriser les côtes font que Madagascar soit un « pays émergent » dans ce genre de trafic. Le phénomène « roro » (une version moins chère et de bas de gamme de drogue dure) qui continue de faire des victimes chez les jeunes malgaches constitue une manifestation de la dégradation de la situation. Situation qui semble échapper aux contrôles des responsables étatiques.