10 sur les 15 milliards de dettes dues aux structures de santé dans le cadre de la couverture sanitaire universitaire (Csu) ont été payés hier, jeudi, par la Sen-Csu. La cérémonie de remise de chèque aux bénéficiaires s'est déroulée à Dakar en présence des ministres de la Famille et de la solidarité qui abrite la Sen-Csu et le ministère de la Santé et de l'action sociale.
La Sen-Csu est désormais logée au niveau du ministère de la Famille et de la solidarité nationale. Pour offrir des soins de qualité à tous et à moindre coût à la population, le nouveau régime s'est lancé à l'apurement de la dette au niveau des structures de santé publique. Hier, plus d'une vingtaine de structures de santé ont reçu leur chèque des mains des autorités. Pour le professeur Cheikh Tacko Diop, directeur général de la Sen-Csu : « depuis un bon moment, nous sommes en négociation avec les structures de santé, des hôpitaux et des districts sanitaires.
Nous les avons reçus pour stabiliser la dette voulant dire ramener toutes les factures qui étaient faites au comptant. Cela nous a permis de stabiliser pour l'ensemble des structures, faire un ordre de virement pour être à jour avec elles ». Et d'ajouter : « on peut évaluer la dette que nous avons contractée au niveau de ces structures de santé à 15 milliards. Et aujourd'hui, nous avons décidé de mobiliser un montant de 10 milliards pour rembourser ces structures ».
Au niveau du ministère de la Femme et de la solidarité nationale, la ministre Maimouna Dièye a souligné « cet événement marque le début d'une nouvelle ère de partenariat avec les prestataires de soins mais aussi un engagement commun des acteurs de l'offre et de la demande pour garantir une meilleure qualité de soins à tous nos concitoyens ».
Et d'ajouter : « j'ai donné des instructions au Directeur général de la SEN-CSU et ses services de prendre toutes les dispositions nécessaires pour mettre en place des mécanismes robustes en matière de gestion financière plus efficaces et plus transparents. Le but de tout ceci étant, évidemment, de garantir la durabilité des engagements de l'Etat et d'éviter de tels retards à l'avenir pouvant affecter la capacité financière des prestataires de soins à fournir des services de qualité ».
En plus de stabiliser la dette, Sen Csu a signé des conventions d'achat de soins avec ces structures pour repartir sur des bases plus saines, plus solides. « Ce que nous savons, c'est que depuis quelque temps, certaines initiatives de gratuité n'étaient pas réellement mises en oeuvre au niveau de ces structures du fait justement de ces dettes.
Les hôpitaux étaient dans de réelles difficultés pour pouvoir prendre en charge les sujets âgés de plus de 60 ans, les enfants de moins de 5 ans, les dialysés posent moins de problèmes parce qu'on a des kits régulièrement mais également les femmes enceintes. Il y a également ceux qui bénéficient de la carte d'égalité des chances ou de bourses de sécurité familiale. Tout ce beau monde avait des difficultés réelles pour accéder aux soins à cause des dettes », a fait comprendre Pr Diop.
Pour le ministre de la Santé et de l'action sociale qui a pris part à la cérémonie, les Sénégalais doivent adhérer à la couverture sanitaire universelle. « L'adhésion doit être volontaire. Les soins sont coûteux et cette forme de solidarité ne peut qu'être bénéfique pour les parents, le malade, les hôpitaux. La communauté doit travailler pour que la Csu marche », a avancé Dr Ibrahima Sy. Pour rappel, le professeur Cheikh Tacko Diop a renseigné qu'une première cohorte a déjà été faite. « Nous allons travailler avec 37 hôpitaux sur les 42. Donc on va poursuivre dans les jours à venir pour évacuer pas mal de districts sanitaires jusqu'à concurrence de 10 milliards ».