Madagascar: Nosy Faly - La pêche illégale prend de l'ampleur

Depuis des années, les incivilités se multiplient aux abords des mers de Nosy Faly. Alors que les pêcheurs de mahaloky (maquereaux) s'évertuent à préserver les ressources, des pilleurs viennent piller les poissons derrière leur dos.

La coupe est pleine pour les pêcheurs de Nosy Faly, regroupés au sein d'une association protectrice des mahaloky (maquereaux), car ces derniers temps, leurs mers sont devenues le champ de bataille entre eux et ceux qui viennent sur leur territoire pour piller leurs richesses halieutiques.

Il y a eu une éducation et une sensibilisation pour éliminer l'illégalité, mais cela n'a pas éliminé l'entrée des pirates.

Une série de sensibilisation et d'éducation a déjà été effectuée de la part d'ONG comme Alliance Voahary Gasy, le Réseau Mihary pour procéder légalement, mais c'est comme un prêche dans le désert.

Ces gens ne sont pas seulement venus pour pêcher illégalement dans la zone interdite de Nosy Faly, mais ils ont agi avec violence. Ces récalcitrants sont presque tous des pêcheurs illicites venant des villages environnants comme Nosy Be, Ankingameloka, Ankazomborona.

Certains pêcheurs ont même été victimes de menaces de mort. Les moyens manquent pour assurer leur sécurité.

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Selon les explications du Père Serge Andrianjava, un prêtre de la localité, les pilleurs se sont rassemblés en groupes de cinq pirogues, qui comptent huit personnes chacune.

Ils pêchaient pendant la nuit mais ont apporté du matériel illégal, comme des filets de 300 mètres de longueur et descendaient beaucoup plus profondément qu'ils ne le devraient, environ 30 mètres, tout en touchant jusqu'aux coraux. Cependant, ces deux méthodes sont interdites par la loi et par le « Dinabe » déjà homologué.

« Outre la pêche illégale, ils continuent de commettre des actes de violence en permanence contre ceux qui se consacrent à respecter la loi, la fermeture de pêche et à assurer la gestion rationnelle des ressources en mer », a affirmé le prêtre, tout en indiquant que c'est le gagne-pain des habitants.

La semaine dernière, un autre groupe a attaqué une vedette, connue sous le nom d'Antendromaso, amenée par les membres de l'association en patrouille. Il s'agit d'une vedette de surveillance offerte par le ministère pour conserver les ressources et pour contrôler les activités de pêche dans les eaux entourant Nosy Faly.

Criminalité organisée

Les défenseurs en ont assez des irrégularités qui apparaissent car ils ont sacrifié leur vie pendant trois mois pour avoir de bons résultats, mais d'autres personnes en profitent facilement, elles enfreignent le règlement. À en croire leurs réactions, le poisson se fait rare dans la baie quand ils sont allés à la pêche pendant la journée.

Pour y faire face, l'association s'est lancée dans la répression et a appréhendé huit contrevenants lors d'une patrouille. Ils ont été tous déférés au tribunal d'Ambanja.

La cible des pilleurs n'est plus seulement les eaux de Nosy Faly, mais aussi les zones environnantes comme Ambavanakarana, Amboiko, Andavoanemboko...

Le Père Serge a avancé une hypothèse qu'il existerait un réseau de malfaiteurs qui financent ces opérations malsaines. Ils ont également des protecteurs car souvent ceux qui sont arrêtés peuvent être libérés après. Et c'est pour cela qu'il est difficile de démanteler leur réseau. Souvent, des récidivistes sont parmi les contrevenants.

Bref, la pêche illégale peut être considérée comme une forme de criminalité organisée.

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